lundi 6 mai 2013

[Lecture] Brave New World, une fabuleuse dystopie

Il y a quelques temps déjà, j'ai étudié en cours d'anglais un extrait du roman d'anticipation Brave New World, en français Le meilleur des Mondes, d'Aldous Huxley. Une vingtaine de lignes auront réussi à titiller ma curiosité, de sorte qu'au final, le soir même, je commandais le livre sur Amazon. N'ayant pu le lire d'une traite mais épisodiquement, je l'ai fini il y a peu. Et je dois vous avouer que c'est un des meilleur roman d'anticipation qu'il m'ait été permis de lire. L'auteur dépeint une dystopie effroyablement fascinante dont la découverte nous laisse secoué, avec une question nous brûlant les lèvres : Comment Huxley a-t-il pu imaginer tout cela en 1931 ? Et surtout, encore plus troublant est le fait de comparer notre société actuelle et celle imaginée par Huxley et de remarquer certaines corrélations. Aujourd'hui, vu le sujet que je trouve passionnant et étant d'humeur inspiré, je vais vous proposer une critique plus détaillé qu'à l'accoutumée.

                  

D'aucuns disent que l'histoire est l'institutrice de la vie. C'est elle qui, par son étude et son apprentissage, nous permet d'éviter de réitérer nos erreurs. Seulement, les habitants de la société décrite dans Brave New World se désintéressent de l'histoire. Un nouvel ordre mondial a été créé, et celui-ci a pour clef de voûte, pour base, pour doctrine le Fordisme. Le Fordisme, méthode de production inventée en 1908 par Henry Ford, repose sur le travaille à la chaîne, avec pour élément essentiel le convoyeur. S'appuyant sur une organisation scientifique du travail, cette façon de produire implique que les ouvriers sont immobiles et répètent la même action à longueur de journée. Inlassablement. Le travail à la chaîne a permit une large augmentation de la productivité. Et qui dit hausse de la productivité, dit hausse de la production, et donc hausse de l'offre, puis de la demande. Le Fordisme - dont un des plus grands symboles réside en la Ford T - favorise donc une consommation de masse. 
Aldous Huxley a alors repris cette idée, mais à la place de produire en masse des voitures, ou un quelconque bien matériel, il a pensé à produire en masse des humains. Des clones humains pour être précis. Huxley dénature l'homme, il l'assimile à un objet que l'on pourrait créer de toutes pièces, modeler et fabriquer selon différents types de standards. Aussi facilement que si nous construisions une machine. Et ce, massivement. En d'autres termes, l'auteur a industrialisé l'humanité. Il l'a mécanisée, avec des hommes et des femmes construisant d'autres hommes et d'autres femmes, perpétuellement, avec une reproduction devenue mécanique plutôt que biologique.

Le Fordisme est ce qui permet la pérennité de l'humanité dans Brave New World.

Brave New World, prenant place en 2540 de notre ère, nous présente une société futuriste se voulant être parfaite. Tout le monde a sa place dans la société, tout le monde sait ce qu'il doit faire ou ne doit pas faire et tout le monde accepte complètement sa vie telle qu'elle est. Pas de révoltes. Pas de tensions. Une harmonie parfaite aux atours d'un engrenage bien huilé. Mais dans un engrenage, tous les rouages ne sont pas de tailles identiques. Et il en va de même avec la société imaginée par Huxley étant donné qu'il existe un système de castes. Les individus, répertoriés en tant qu'Alpha, Beta, Delta, Gamma et Epsilon ne jouissent pas des mêmes droits et ne sont pas destinés aux mêmes existences. Chaque membre des castes (elles-mêmes subdivisées en catégories "Plus" ou "Minus") sont prédestinés à une existence bien précise alors même que leurs embryons défilent sur la chaîne de montage. 
Les Alphas pour commencer sont la caste dominante. Grands, beaux, forts, bien bâtis, extrêmement intelligents et puissants, ils sont conditionnés dès leur plus jeune âge pour effectuer les tâches les plus importantes de la société, tel que diriger les centres de conditionnement ou de clonage. Ensuite, les Betas sont similaires aux Alphas, à ceci près que leurs compétences, physiques comme intellectuelles, sont légèrement en deçà. Par conséquent, ils occupent des places un peu moins hautes, mais partagent les mêmes loisirs et activités que les Alphas. Viennent, ensuite les Gammas, des employés moyennement qualifiés. Ils sont principalement chargés des tâches administratives, et autres postes ne requérant pas de hautes qualifications. Les Deltas, produit en masse (comme les Epsilons) et généralement par pairs de jumeaux, sont juste suffisamment intelligents pour exécuter des travaux manuels nécessitant peu ou pas de compétences particulières. A titre d'exemple, ils sont souvent utilisés en tant que chauffeurs. Enfin, les Epsilons, tout en bas de l'échelle, sont fabriqués de sorte à être nains, difformes, stupides et ne sachant ni lire ni écrire. Ils sont employés pour les tâches les plus contraignantes et les plus difficiles, tel qu'ouvrier dans une fonderie. 

La société décrite dans Brave New World n'est en aucun cas méritocratique. Elle s'appuie sur la naissance, ou plutôt la fabrication des individus.

L'élaboration de chaque individu est régi par différentes règles selon la caste à laquelle il est destiné à appartenir. Par exemple, chaque Alpha, Beta ou Gamma sont uniques. Les embryons ne sont pas doublés et multipliés. Il n'y a pas de jumeaux (voire de triplés ou plus) dans les classes huppées, tandis qu'il n'y a presque que cela chez les Deltas et les Epsilons. A cela s'ajoute le fait que, pour contrôler la future apparence des membres de chaque caste, les ingénieurs chargés de la production d'humains ont à leur disposition différents mécanismes pour bonifier ou au contraire gâter les embryons. A titre d'exemple, ils transfusent de l'alcool dans les tubes des Epsilons pour les rendre difformes et petits, privent d'oxygène pendant un certain temps les Deltas pour amoindrir leurs capacités cognitives, ou bien enrichissent le sang des Alphas et Betas avec diverses vitamines. 
Mais la construction de ces citoyens parfaitement heureux et intégrés socialement se fait également moralement. Durant leur enfance, chaque individu va être soumis à un conditionnement mental se basant sur des leçons quotidiennes et l'hypnopédie, cette dernière désignant le fait d'apprendre en dormant. Chaque classe recevant son propre enseignement, tous sont formés à accepter la société dans laquelle ils évoluent et à ne desirer aucune autre place que la leur. Par conséquent, aucun epsilon ne souhaite occuper la place d'un alpha, et inversement. Le conditionnement débute dès le plus jeune âge, alors même qu'ils ne sont que des bébés. Pour illustrer mes propos, je vais vous détailler une scène du livre qui m'a marqué : celle où de jeunes Bêtas assistent à une séance où des Deltas, encore nourrissons,  découvrent les livres et les fleurs. 

" [La visite continue dans la salle de pouponnière.]
Les infirmières se raidirent au garde-à-vous à l’entrée du D.I.C.
- Installez les livres, dit-il sèchement. En silence, les infirmières obéirent à son commandement. Entre les vases de roses, les livres furent dûment disposés, ouverts d’une façon tentante, chacun sur quelque image gaiement coloriée de bête, de poisson ou d’oiseau.
- A présent, faîtes entrer les enfants. Elles sortirent en hâte de la pièce, et rentrèrent au bout d’une minute ou deux, poussant chacune une espèce de haute serveuse chargée, sur chacun de ses quatre rayons en toile métallique, de bébés de huit mois, tous exactement pareils (un groupe de Bokanovsky, c’était manifeste) et tous (puisqu’ils appartenaient à la caste Delta) vêtus de kaki.
- Posez-les par terre. 
On déchargea les enfants.
- A présent, tournez–les de façon qu’ils puissent voir les fleurs et les livres. 
[Les bébés rampent vers les livres les fleurs et les découvrent en gazouillant.] Le Directeur attendit qu’ils fussent tous joyeusement occupés, puis :
- Observez bien, dit-il. Et levant la main, il donna le signal. L’Infirmière-Chef, qui se tenait à côté d’un tableau de commandes électriques à l’autre bout de la pièce, abaissa un petit levier. Il y eut une explosion violente. Perçante, toujours plus perçante, une sirène siffla. Des sonneries d’alarme retentirent. Les enfants sursautèrent, hurlèrent ; leur visage était distordu de terreur.
- Et maintenant, cria le Directeur (car le bruit était assourdissant), maintenant, nous passons à l’opération qui a pour but de faire pénétrer la leçon bien à fond, au moyen d’une légère secousse électrique. Il agita de nouveau la main, et l’Infirmière–Chef abaissa un second levier. Les cris des enfants changèrent soudain de ton. Il y avait quelque chose de désespéré, de presque dément, dans les hurlements perçants et spasmodiques qu’ils lancèrent alors. Leur petit corps se contractaient et se raidissaient : leurs membres s’agitaient en mouvements saccadés, comme sous le tiraillement de fils invisibles.
- Nous pouvons faire passer le courant dans toute cette bande de plancher, glapit le Directeur en guise d’explication, mais cela suffit, dit-il comme signal à l’infirmière. 
[Les explosions cessent, les bébés se calment peu à peu, puis le Directeur fait de nouveau installer des livres et des fleurs ce qui provoque le hurlement des bébés.]
- Ils grandiront avec ce que les psychologues appelaient une haine « instinctive » des livres et des fleurs. Des réflexes inaltérables. Ils seront à l’abri des livres et de la botanique toute leur vie. Le Directeur se tourna vers les infirmières :
- Remportez-les. 
Toujours hurlant, les bébés en kaki furent chargés sur leurs serveuses et roulés autour de la pièce, laissant derrière eux une odeur de lait aigre et un silence fort bienvenu. " - Extrait du chapitre 2

Quel est le but de cette opération ? Il s'agit tout simplement d'un moyen de manipulation et de contrôle. Un individu haïssant la flore n'aura aucun remord à la détruire pour construire et exploiter. De même qu'un individu haïssant les livres n'essaiera pas de lire, de se documenter, de se cultiver, de réfléchir, de prendre du recul, et de dénoncer les travers de la société. 

L'éducation hypnopédique, un des piliers de la société d'Huxley, repose sur le fait que des centaines et des centaines de phrases, d'idées et d'opinions prises pour des vérités soient répétées des milliers de fois aux enfants pendant leur sommeil, de sorte à ce que leur esprit s'en retrouve formaté, et qu'une fois adulte, ils s'intègrent parfaitement. Parmi ces paroles, on trouve par exemple "Tout le monde appartient à tout le monde" (renforçant l'aspect d'objet qu'ont les individus) ; "La monogamie est interdite" (s'alignant avec l'idée précédente que chacun dispose de chacun) ; "La science est tout" (bien que la plupart n'a aucune connaissance par rapport à la science, ils la vantent, la louent et l'adulent avec une foi aveugle) ; "Tout le monde travaille pour tout le monde. Même les Epsilons sont utiles. Sans eux, nous ne pourrions rien faire" (à un moment du livre, il est expliqué que l'expérience d'une société composée uniquement d'Alphas a été menée quelques siècles plus tôt. Très vite, des tensions sont apparues, se mutant très vite en guerre civile. Les trois quarts des individus concernés sont morts, tandis que les autres ont voulu réintégrer la société avec castes) ; "Ne réparez pas les choses. Jetez-les et rachetez en" (une idée reflétant la consommation de masse) ; ou encore "Pour éviter le malheur : prenez un gramme de Soma !".

Attardons-nous un petit peu sur ce Soma. Qu'est-ce que c'est ? A quoi sert-il ? Quelles sont ses fonctions ? Le Soma est la drogue officielle et légale accessible à tous les membres de la société. Pour les individus, c'est le meilleur moyen d'être heureux. Sa consommation produit un sentiment de bien-être incommensurable et plonge son utilisateur dans un long sommeil. Quand un individu est malheureux, se sent mal, ou veut tout simplement ressentir l'extase, il prend du Soma. Un gramme pour soigner le mal-être, une tablette entière pour des "vacances" de plusieurs jours. 
Mais le Soma est avant tout un moyen efficace de contrôler l'espérance de vie. Chaque utilisation, selon la dose, retire quelques minutes, quelques mois ou bien quelques années de vie. De sorte qu'il n'existe pas de personnes âgées, un individu moyen meurt dans la quarantaine, voire la cinquantaine maximum.
Brave New World nous montre donc une société contrôlant l'esprit, l'apparence, le destin et la vie de chacun des ses individus. De la création à la mort. De l'éprouvette au tombeau. Pourquoi ce contrôle omniprésent et omnipotent ? 
Pour le bonheur.
Pour la stabilité.
Pour la civilisation.

Evidemment, l'oeuvre n'est pas une succession de descriptions de lieux et du fonctionnement de cette société "parfaite". Une poignée de protagonistes nous font explorer et nous aident à appréhender ce monde dont certains mécanismes sont identiques au notre. Parmi eux se trouvent d'abord Bernard Marx, un Alpha, et Lénina Crowne, une Bêta plus. Si cette dernière est à la fois intelligente et particulièrement belle, Bernard à le mental d'un Alpha mais l'apparence d'un Gamma, faisant de lui un paria. Cette singularité fait qu'il se met à l'écart des autres, évite la consommation de Soma, préférant le malheur, et s'interroge sur cette société si parfaite dans laquelle il évolue en remettant en cause les mœurs, comme la haine de la nature, la polygamie, ou la façon dont les hommes et les femmes sont considérés. A savoir comme de vulgaire objets que l'on peut et que l'on doit posséder comme et quand bon nous semble. Lénina quant à elle est une personne modèle, parfaitement intégrée à la société, aimée et appréciée de tous. L'opposée de Bernard donc. 
Nous faisons également la connaissance d'Helmholtz Watson, maître de conférences au Collège des Ingénieurs en Émotion (Section des Écrits) et meilleur ami de Bernard. Tous deux partagent les mêmes idées, bien qu'Helmholtz ne soit pas un paria. Selon lui, il manque quelque chose à la société. Une figure. Un emblème. Une personne héroïque suscitant l'admiration.

Lors d'un voyage dans une réserve naturelle de l'ancienne civilisation (le nouvel ordre mondial ne s'est pas imposé partout) au Nouveau-Mexique, Bernard et Lénina rencontrent John, un sauvage avec des ascendants venant de la société civilisée. Du fait de cette différence, il est rejeté des sauvages. Tombant sous le charme de Lénina et se liant d'amitié avec Bernard, il souhaite partir avec eux dans le monde civilisé pour pouvoir peut-être enfin trouver sa place.
Une fois à Londres, John devient une source de curiosité exceptionnelle. Tout le monde veut le voir, lui parler et être vu en sa compagnie. Cette reconnaissance sociale efface alors temporairement le statut d'exclu de Bernard, tandis que John, au départ émerveillé par la société civilisée, se rend de plus en plus compte de ses absurdités, de ses non-sens et de son aspect de prison de verre. Ayant un pied dans les deux types de civilisation, il ne parvient pas à s'intégrer dans l'une comme dans l'autre. Désespéré, il finit par s'isoler dans un vieux phare abandonné de Londres.


Contrairement à Bernard, Lénina, ou tout autre individu civilisé, nous pouvons nous identifier à John. Et ce, pour plusieurs raisons.

John est le personnage auquel nous, en tant que lecteur, pouvons nous identifier. Né naturellement et familier de quelques auteurs de l'ancienne civilisation tel que Shakespeare, de la religion ou du malheur (rappelons que toute chose appartenant à l'ancien monde est parfaitement étrangère aux individus civilisés, exceptés certains, les plus haut placés), il est celui qui est le plus humain. Effectivement, la société "parfaite" de Brave New World est aliénante. Elle modifie la condition humaine. La perturbe. L'atrophie. Au nom du progrès, de la science et du bonheur, les instigateurs du nouvel ordre mondial ont prohibé toute source de malheur, de doute et de tensions. C'est ainsi que la religion, la poésie, les maladies, les inégalités, l'insécurité, la liberté de conscience, la monogamie et bien d'autres choses encore ont été bannies. Les individus ne peuvent plus être qu'heureux. Et rien d'autre. Mais ce bonheur continu et omniprésent n'est qu'un artifice. Un simulacre. Car comment savoir ce qu'être heureux si on ignore ce qu'être malheureux ? Les citoyens de cet Etat totalitaire sont persuadés d'être heureux alors qu'en réalité il n'en est rien. Leur conditionnement et leur éducation les poussent à penser qu'ils sont heureux. Ils ne sont pas juges d'eux-mêmes. Ils sont programmés, construits de manière à penser que ce qu'on leur a dit de penser. Ils suivent un schéma précis, calqué et reproduit sans cesse.

Pour illustrer ces propos, prenons un exemple probant : "La science est tout". Cette phrase, tout Alpha, Bêta, Gamma, Delta, et voire même Epsilon l'a entendu lors de son conditionnement. Ils connaissent le mot, les technologies qui y sont affiliées, mais ne savent nullement comment elle fonctionne, même de la manière la plus basique qui soit. Ils ne la comprennent pas, exceptés, comme toujours, les quelques plus hauts placés. 
Cette société pouvant apparaître comme parfaite n'est donc en réalité qu'une vulgaire coquille vide. Cette société dont les citoyens sont prisonniers de leur propre esprit n'est qu'un emballage, s'appuyant plus sur le paraître que sur l'être. 
"Mais je ne veux pas du confort. Je veux Dieu. Je veux de la poésie. Je veux du danger véritable. Je veux la liberté. Je veux de la bonté. Je veux du pêché" - une citation de John le Sauvage qui souligne particulièrement bien les limites de la société "parfaite" de Brave New World.

Bien que l'action prenne place en l'an 2540, de nombreuses idées d'Huxley se sont déjà concrétisées dans nos sociétés occidentales actuelles. A titre d'exemple, la consommation (et la production bien entendu) de masse, la société du paraître avec la chirurgie esthétique (pour ne citer qu'elle) la mondialisation, la négligence de l'éducation, la désinformation, la prédominance des loisirs, la recherche dans le clonage intensifiée, et la liste continue. 
Ce que j'ai trouvé passionnant dans ce livre, c'est, en plus des théories de l'auteur, le personnage de John. Entre deux sociétés, ne pouvant s'intégrer dans l'une comme dans l'autre, il est pourtant le plus humain de tous, individus civilisés et sauvages confondus. Il sait que la condition d'être humain ne peut exister sans malheur, sans vice, sans désir refoulé, sans chagrin, et encore moins sans douleur. 
J'ai donc apprécié ce livre pour ses idées, ses protagonistes, son contexte et la réflexion qu'il nous invite à avoir. Un ouvrage intéressant, intelligent et profond comme je les aime. Il n'est donc pas surprenant qu'il ait traversé les âges et qu'il soit encore très connu de nos jours. Brave New World est un classique du roman d'anticipation que je vous conseille fortement.