mardi 31 juillet 2012

[Jeux vidéo] Max Payne s'offre un retour digne d'une Rockstar

Max Payne. A chaque fois que j'entends le nom de ce jeu d'action que je le lis, il résonne en moi. Tel un écho du passé. Et il en va de même pour pléthore de joueurs. Seulement voilà, pour moi c'est différent car voyez-vous, je n'ai jamais fais les deux premiers titres de cette franchise, étant beaucoup trop jeune pour ce genre de jeux à l'époque où ils sont sortis. Néanmoins, je me souviens de mon frère aîné, installé devant l'ordinateur, en train d'y jouer, moi le regardant de temps à autres lorsque ce n'était pas trop violent (quand bien même, je n'y comprenais rien de toute façon). Mais ce qui m'a marqué, ce qui a fait que ce nom, Max Payne, ait pu subsister au travers du temps dans mon esprit était l'engouement de mon frère pour ce jeu. Tout ce dont je me souviens, c'était qu'il l'avait adoré. Depuis, je m'étais fais comme promesse de découvrir cette série, qualifiée de mythique par moult personnes. Et c'est ce que j'ai fais en faisant Max Payne 3. 


Max Payne est le parangon même du type qui n'a plus rien à perdre, qui vit au jour le jour. Ex-flic new-yorkais, alcoolique endurci et défoncé aux antalgiques jusqu'à la racine des cheveux, Max Payne a des allures de poète maudit. Sa vie sentimentale, personnelle a tragiquement basculé du jour au lendemain quand deux voyous drogués ont brutalement assassiné sa femme et sa petite fille. Dévasté, le bonheur et la chance l'ont quitté à jamais pour laisser la place à la vengeance et l'acharnement. Pourtant, il réussit toutes les missions, aussi suicidaires puissent elles être, qu'il entreprend. D'un côté épave ambulante qui n'entraîne que chaos et désespoir sur son chemin, de l'autre homme d'action hors pair, artiste des armes qui survit là où un autre mieux luné aurait péri. La mort n'est pas prête à accueillir Max Payne, bien qu'elle l'accompagne où qu'il aille. Plus qu'atypique, Max Payne est donc de ces protagonistes qui nous présentent certains des versants les plus sombres de la vie. Et le vieux Max le fait à merveille, au détour d'un bon verre de rhum précédant une fusillades sanglantes ponctuée de shoots aux analgésiques. Jouissant d'une personnalité hors normes, Max Payne est un personnage marquant, que l'on n'oublie pas de sitôt, offrant une expérience de jeu unique en sa douce compagnie.

L'immersion se fait d'entrée de jeu. Dès les premières minutes, une information capitale nous est donnée : Max Payne 3 est un jeu d'actualité et réaliste au niveau de son scénario, rythmé par une narration irréprochable et savamment réalisée. Quelques instants plus tard, on peut déjà supposer une seconde chose (qui sera vérifiée tout au long de l'aventure) : Max Payne est un véritable aimant à emmerdes. Cet homme las, cette coquille vide qui s'efforce à s'auto-remplir d'alcool à longueur de journée, attire les pires embrouilles, les échauffourées les plus sanglantes comme il respire. C'est sa nature profonde depuis qu'il a tout perdu à New York. Et sa reconversion en garde du corps offrant ses services au plus offrant - chose qu'il aime appeler sa retraite"- à São Paulo ne vas pas y changer grand chose. Chargé de protéger la famille d'un riche magnat de l'immobilier, Rodrigo Branco, en compagnie de son collègue, Raul Passos, c'est sa dernière chance pour fuir son passé. Mais la situation dégénère et ce cher Maxou se retrouve seul dans les rues d'une ville étrangère, à la recherche de la vérité. Il va alors devoir se battre pour échapper à cette situation impossible, qui le caractérise à merveille.

    
Max Payne est de ces hommes à la mine patibulaire qui préfèrent d'abord tuer pour ensuite interroger tranquillement.

L'aventure, divisée en 14 chapitres, a de quoi occuper pendant une bonne dizaine d'heures, car le challenge est au rendez-vous, même en mode normal. Certains chapitres se présentent sous la forme de flashbacks, nous aidant à comprendre comment ce bon vieux Max a finit par quitter les rues sombres et les bars crasseux de New-York pour poser ses maigres valises à São Paulo et écumer les boîtes de nuits branchées de cette ville aussi ensoleillée que corrompue. Ces flashbacks interviennent généralement lors des quelques moments de lucidité de Max où, légèrement moins bourré, il se rend compte de l'ampleur d'évènements longtemps après qu'ils se soient déroulés. Ceci étant, notre bonhomme est honnête avec lui même quand il dit par exemple "Je ne suis pas au bord du gouffre. Je suis déjà au fond." et décide de se reprendre en main. On observe ainsi une évolution du personnage, habilement menée, car elle se fait progressivement, par à coups, lui permettant de ne pas arriver brusquement et de manière imprévisible tel un cheveu sur la soupe. 

Max Payne 3 est un jeu intelligent. Intelligent car dans les moments où vous pouvez être en difficulté et où vous ne cessez de mourir, le jeu s'adapte à votre niveau présent et vous donne de quoi surpasser cet instant pour pouvoir souffler un peu. Cela se présente de manière générale par un renflouement de votre réserve de médicaments. Subtil et bien pensé, ce stratagème démontre que Max Payne 3 n'est pas un jeu qui vous prend par la main. A cela s'ajoute une IA compétente qui vous mène la vie dure. Le mode de jeu "Minute New-Yorkaise", consistant à refaire les chapitres avec un compte à rebours d'une minute (chaque ennemis tués redonne quelques secondes) est un cadeau de plus pour les amateurs de défi et de challenge car pour y arriver, il faut se surpasser. D'autant plus que quand les chapitres sont un peu longs, l'erreur est à prohiber car en cas de mort, c'est retour à la case départ. Seuls ceux qui se montreront aussi acharné et suicidaire que Max y arriveront à bout.

    
Mélancolique et rongé par le chagrin, Max Payne noie son désespoir dans l'alcool, les analgésiques et le sang des malfrats qu'il descend.

L'âme perdue qu'est Max Payne nous entraîne dans une véritable descente aux enfers au coeur de São Paulo, théâtre de complots, de rivalités, de vengeances et d'atrocités en tout genre. Une narration géniale, des dialogues recherchés, une ambiance sombre et un scénario réaliste ponctué de moult péripéties et de rebondissements digne d'un grand polar sont les maîtres mots de ce TPS de Rockstar. Quant au personnage de Max Payne, désespéré, anéanti, aux allures de poète maudit vivant au jour le jour, attendant que la mort vienne le cueillir, c'est la force du titre. Son âme. Sa clef de voûte. Doté de solides arguments, Max Payne 3 est un jeu qui en a dans le ventre et qui a de quoi conquérir les foules. Un de mes jeux de l'année, c'est indéniable.


jeudi 19 juillet 2012

[Coups de coeur] The Killing, une série pas comme les autres

Il y a des séries qui vous empoignent, qui vous font voyager et qui ne vous laisse pas indifférent. Leur force est tellement puissante que vous devenez vite dépendant, dévorant chaque instant avec une furieuse volonté de connaître la fin. Néanmoins, cette volonté est teintée bien souvent d'une crainte que cela ne se termine trop vite. Torrents d'émotions et océan d'obsession sont ce qui découlent de ces séries, malheureusement trop peu nombreuses. The Killing, avec son atmosphère si particulière, en fait partie. Sombre. Pluvieuse. Profonde. Un de mes plus grands coups de coeur en terme de séries, rivalisant même avec ce bon vieux Dexter et Homeland, que j'aimerais vous faire découvrir aujourd'hui. Croyez-moi, elle vaut le détour.


Synopsis : A Seattle, sur fond de campagne électorale, les inspecteurs Sarah Linden et Stephen Holder enquêtent sur le meurtre d'une adolescente, Rosie Larsen. Son corps a été découvert mutilé dans le coffre d'une voiture de campagne de Darren Richmond, conseiller municipal et candidat face au maire sortant. Peu à peu, le duo atypique cernent la personnalité de Rosie tandis que les masques tombent parmi ses proches.

Jeudi dernier, je partais pour cinq jours chez de la famille. Le trajet n'étant pas court, il me fallait quelque chose en plus de mes bouquins pour passer le temps. Il me fallait une série. C'est ainsi que je suis tombé par hasard sur The Killing. Après avoir lu le synopsis, je me suis pris la première saison, sans vraiment savoir précisément dans quoi je mettais les pieds mais de toute façon, même si je n'accrochais que moyennement, elle me ferait au moins passer le temps. Jeudi matin, aux alentours de 9h30, après déjà 1h de trajet, je me suis lancé dedans. Jeudi matin, j'ai commencé une série captivante, unique et qui frappe fort, très fort. Jeudi matin j'ai commencé The Killing, une série que je ne risque pas d'oublier de si tôt, je vous l'assure.

Le première saison s'ouvre sur un double épisode. Dès le départ, le décor est planté. Une Seattle grise, terne, plongée dans un automne où la pluie est omniprésente, tantôt par averses diluviennes, tantôt par bruines semblant pétrifier l'air. Oppressante. Morose. Dramatique. L'ambiance qui enveloppe la série est comme un cocon. Dure, mais d'une incroyable finesse, renfermant un papillon d'une beauté aussi renversante que tragique. Ce dernier représente ainsi le scénario, avec ses dialogues, ses protagonistes et ses mises en scènes très réussies. L'enquête que mènent Sarah Linden, flic sur le départ mais qui se résigne à rester jusqu'à ce que le coupable soit appréhendé, et Stephen Holder, son remplaçant, est riche en révélations, action et scènes où les deux personnages, diamétralement différents, se rapprochent l'un de l'autre. Au fil des épisodes, les deux inspecteurs vont peu à peu cerner la personnalité de Rosie tandis qu'ils apprennent à mieux se connaître eux-mêmes. Ce qu'ils veulent, réfléchir sur leur propre vie, leur raison d'être.

     
Sarah Linden et Stephen Holder, interprétés respectivement avec brio par Mireille Enos et Joel Kinnaman.

Parallèlement, nous suivons également le triste quotidien de la famille Larsen, accablée par le chagrin et le désespoir. Au fur et à mesure, cette famille va devoir encaisser les retombées médiatiques du drame. D'autant plus qu'ils vont se rendre compte qu'ils ne connaissaient pas si bien que ça leur chère "baby girl". Plusieurs instants, dénués de paroles, sont chargés en émotions, et le brillant jeu des acteurs nous émeut à maintes reprises. 

Enfin, dernière strate de l'ensemble : l'élection municipale. A partir du moment où la victime va être retrouvée dans le coffre d'une des voitures de la campagne de Darren Richmond, candidat opposé au maire sortant, lui et son cercle de collaborateurs vont être liés à ce sinistre meurtre, pouvant mettre en péril son élection. Ainsi, loin d'être un cas isolé, le meurtre de Rosie Larsen va accaparé l'attention de la ville entière pendant de nombreux jours. De fil en aiguille, de suspects en suspects, la première saison se termine sur un cliffangher aussi surprenant que magistral, ne donnant qu'une envie au spectateur : découvrir au plus vite la suite dans la deuxième saison. 

Riches en moments intenses, The Killing est loin d'être linéaire et monotone. Bien au contraire, le rythme est soutenu tout au long de la saison. Aucun temps mort n'est à déclarer, les évènements s'enchaînent facilement et logiquement. Une chose est sûre : les scénaristes aiment jouer avec le spectateur en le faisant douter à moult reprises. Avec The Killing, nous sommes bien loin d'une série policière ordinaire où les enquêtes sont résolues en un épisode. Ici, c'est progressif, long, réaliste. Plus on avance dans la série, mieux on cerne les différents protagonistes. On finit par les connaître, devinant parfois à l'avance certaines de leurs réactions. The Killing bénéficie d'une grande profondeur.

    
Broyant du noir, la mère de Rosie Larsen est tourmentée. Darren Richmond quant à lui tente de ne pas perdre l'élection, tout en restant intègre face à ces évènements.

Si je devais décrire The Killing en quelques phrases ce serait : Voilà une série pas comme les autres, qui vous prend à la gorge, sans prévenir, et qui ne vous laisse aucun répit jusqu'à la fin. Prenante, happante, transcendante, cette série est une fleur magnifique aux racines sombres et pluvieuses. Dirigée d'une main de maître, extrêmement bien ficelée, l'intrigue ne souffre d'aucun temps mort. Le jeu des acteurs est efficace. Cette tragédie les change tous progressivement et leurs émotions sont palpables, tout comme la tension quasi omniprésente. Au final, The Killing est un immense coup de coeur. Un coup de coeur comme je n'en vois que trop rarement. J'espère donc vous avoir donné envie de découvrir cette série par vous même, qui, croyez-moi, vaut largement le détour !


samedi 7 juillet 2012

[Lecture] Jean-Christophe Grangé, un écrivain de génie

Il y a deux ou trois mois, ma cousine m'a prêté deux thrillers (genre que j'affectionne tout particulièrement) de Jean-Christophe Grangé, écrivain français je ne connaissais absolument pas. Cependant, j'ai découvert par la suite qu'il était l'auteur des Rivières Pourpres, du Concile de Pierre ou encore de L'empire des loups, livres ayant bénéficié chacun d'une adaptation cinématographique que je ne connaissais que de nom mais dont j'avais entendu de bons échos. Après avoir délaissé quelques semaines ces deux livres sur ma table de chevet, j'ai décidé un soir d'en commencer un. C'est ainsi que j'ai choisi par hasard Le serment des limbes et que j'ai découvert un auteur brillant, doué d'une imagination débordante, d'un style d'écriture unique et savant jouer avec son lecteur jusqu'au dernier chapitre. Le premier livre m'ayant tellement plu, j'ai embrayé directement avec le second, La forêt des mânes. Toujours la même profondeur. Toujours la même magie. Toujours la même force d'écriture. 


Jean-Christophe Grangé est un auteur talentueux. C'est indéniable. Et cela, on s'en rend compte au moment même où l'on ouvre un de ses livres. En toute honnêteté, je suis rentré dans l'histoire de ces deux ouvrages dès leur première phrase. Lecteur assidu depuis longtemps, je peux vous assurer que ce phénomène ne m'est arrivé qu'en de très rares occasions. Les deux intrigues que j'ai pu lire pour l'instant de cet écrivain sont savamment ficelées et intelligentes. Abordant des thèmes comme la religion, l'évolution des moeurs dans notre société, les EMI, le cannibalisme ou encore la socialisation primaire puis secondaire effectuée chez l'enfant, Jean-Christophe Grangé propose à ses lecteurs des oeuvres jouissant chacune d'une grande profondeur, aussi bien dans le contexte que dans le contenu. Chaque livre propose un univers unique, auquel on s'adapte sans nulle difficulté, et qui nous happe sans efforts de la première à la dernière ligne. On y entre avec une étonnante facilité, mais on en sort difficilement avec un arrière-goût de manque tant le désir d'y rester est fort.

Un autre point qui démontre la force de l'auteur : la diversité. La diversité des protagonistes, des lieux, des intrigues, du cadre spatio-temporel et des émotions. Lorsqu'on lit deux romans d'affilées d'un même auteur, coup sur coup, il arrive que le deuxième lasse et qu'il se retrouve délaissé sur la table de chevet à prendre la poussière. La faute au style d'écriture, à certains détails qui nous insufflent une impression de déjà vu, de répétition. Personnellement, cela m'est déjà arrivé avec Maxime Chattam. Or, je n'ai en aucun cas ressenti cela avec Jean-Christophe Grangé. Tout simplement car sa façon d'écrire est mouvante. Bien sûr, certains mécanismes telles que les phrases minimalistes se résumant à un seul mot sont présents dans les deux livres et aident à caractériser l'auteur, mais d'autres changent d'un roman à l'autre. Cette capacité nous donne alors l'impression d'une pluralité dans la façon d'écrire qui n'est pas désagréable, permettant au contraire aux différents ouvrages ne pas souffrir d'une quelconque redondance.

Synopsis : Quand Mathieu Durey, flic à la brigade criminelle de Paris apprend que Luc, son meilleur ami, flic lui aussi, a tenté de se suicider, il n'a de cesse de comprendre ce geste. Il découvre que Luc travaillait en secret sur une série de meurtres aux quatre coins de l'Europe dont les auteurs orchestrent la décomposition des corps des victimes et s'appuient sur la symbolique satanique. Les meurtriers ont un point en commun : ils ont tous, des années plus tôt, frôlé la mort et vécu une «Near Death Experience». Peu à peu, une vérité stupéfiante se révèle : ces tueurs sont des «miraculés du Diable» et agissent pour lui. Mathieu saura-t-il préserver sa vie, ses choix, dans cette enquête qui le confronte à la réalité du Diable ?
Premier roman de Grangé que j'ai lu. Première claque de Grangé que j'ai reçu. A l'instar de Maxime Chattam, Grangé n'épargne pas les détails morbides et nous livre moult descriptions détaillées des cadavres que Mathieu Durey rencontre au gré de son enquête. Immersion d'une facilité déconcertante, identification au flic très catholique, fumeur et au passé tumultueux automatique et narration rythmée ponctuée de retournements de situations pas toujours convenus sont les trois critères qui font la force de livre. Avec un mysticisme très marqué et des allusions au Malin qui sont légion, Grangé cogne fort, très fort. Le livre est par ailleurs très documenté, ce qui ne fait qu'agrandir la profondeur de l'oeuvre et on voyage beaucoup. De Paris à la france profonde, on passe à Rome, le Vatican ou encore l'Afrique. Le serment des limbes est un polar parfaitement réussi dont l'on a du mal à décrocher.

Synopsis : Jeanne Korowa, juge d’instruction au TGI de Nanterre, soupçonne son petit ami, Thomas, de la tromper. Abusant de son autorité, elle place sur écoute le psychanalyste de Thomas pour écouter ses séances et connaître la vérité. Recevant chaque soir ces enregistrements, elle se prend au jeu et écoute les séances de tous les patients. Jusqu’à surprendre un mystérieux visiteur, à l’accent espagnol, dont le fils autiste subit de terribles crises, peut-être meurtrières. Jeanne ne va pas tarder à comprendre que ce fils est sans doute le tueur cannibale qui terrifie Paris et sur lequel enquête son voisin de bureau, François Taine. Malheureusement, elle ne peut parler de ses écoutes illégales à personne... Après la mort de Taine, Jeanne va prendre l’enquête en main, totalement hors-la-loi. L’aventure la mènera au Nicaragua, au Guatemala puis au fond des lagunes d’Argentine, sur la piste d’un traumatisme préhistorique qui pourrait révéler l’origine de la violence chez l’homme.
Commencé presque aussitôt après avoir refermé Le serment des limbes et fini il y a tout juste deux jours, La forêt des mânes fut ma seconde claque de la part de Grangé. Ici, c'est la psychanalyse qui fait office de clé de voûte du roman, avec notamment la mécanique du père de Freud. Jeanne Korowa et Mathieu Durey ont beau être diamétralement différents, ils ont un point commun : leur façon de vivre. Tous deux sont en quelques sortes "déconnectés" de la société et agissent selon leur intuition, leurs propres règles. Tous deux ont leurs propres traumatismes, leurs propres buts. Et c'est ainsi que passer de l'un à l'autre se fait sans anicroche. Encore une fois, l'auteur ne nous épargne pas les descriptions des scènes de crimes, ici particulièrement sauvages et violentes. Grangé joue avec son lecteur jusqu'au bout et rythme son ouvrage à l'aide de retournements de situations qui laissent bien souvent pantois et décontenancé. Encore une franche réussite, qui se lit avec intérêt.

Au final, Jean-Christophe Grangé est un écrivain à découvrir, à lire, et surtout, à apprécier. En deux livres seulement, il s'est octroyé une place de choix parmi mes auteurs de thrillers favoris. Talentueux, fin, subtil, érudit, Grangé est de ces romanciers qui nous tiennent en haleine et qui jouissent d'un formidable style d'écriture. Je n'ai qu'une hâte : lire d'autres ouvrages rédigés par lui et voir les adaptations cinématographiques de ses livres.
J'espère que cet article vous a plu et que l'envie de découvrir certains thrillers de Grangé vous est venue en le lisant. Si c'est le cas, alors j'en serai plus que ravi ! Et si vous le connaissiez déjà, j'attends avec impatience vos opinions le concernant.