lundi 18 juin 2012

[Jeux vidéo] Resistance 3, le revers de la médaille

Resistance 2, un des mes premiers jeux sur ps3, m'avait laissé une assez forte impression. De ce fait, je me devais de faire le troisième opus qui s'annonçait aux vues des trailers (notamment celui-ci) plutôt mâture et finement réalisé. C'est ainsi qu'à noël dernier, je l'ai offert à mon frère, pour ensuite le faire intégralement en coopération avec lui. Je me souviens avoir d'une part ressenti une légère pointe de déception car je dois dire que je m'attendais à un peu mieux, et d'autres part du contentement étant donné que nous nous étions bien amusés dessus. 
Vous vous demandez sûrement peut-être pourquoi je ne vous parle de Resistance 3 que maintenant, alors que j'aurais logiquement dû le faire il y a déjà six mois ? La réponse est toute simple : la semaine dernière j'y ai rejoué (tout seul cette-fois ci néanmoins) et, comment dire... ? Mon opinion aujourd'hui est diamétralement opposée à celle d'il y a quelques mois. Ainsi, je vous propose un test de Resistance 3 où j'évoquerai mes deux points de vues assez différents.



A deux c'est rigolo...

Si le scénario de Resistance 3 en lui même n'est pas forcément transcendent, je conserve malgré de tout de bons souvenirs de la campagne que j'avais faite en coopération avec mon frère. Effectivement, je me rappelle que par moments nous en avions bien bavé, ce qui nous obligeait à élaborer certains plans d'attaques à l'instar de "Bon, y'en a marre de ces chimères à la noix, on fonce dans l'tas à trois, deux, un, Géronimoooooo !" ou alors "Tu vas à gauche, moi à droite et on leur rend la monnaie de leur pièce à ces  saletés de bestioles !". Fins stratèges que nous étions, nous finissions toujours au bout d'un certain temps à nous débarrasser de toutes les Chimères, même si, dans le feu de l'action, nous y allions un peu trop au feeling. De ce fait, il était récurrent que l'un de nous trépasse, l'autre devant alors courir et prendre son courage à deux mains pour aller le réanimer, malgré les attaques de l'ennemi. 

Quoiqu'il en soit, même si nous sommes mort un nombre incalculable de fois durant cette partie, le fun et le plaisir étaient là. Et c'est ça l'essentiel. Parfois, une légère touche de stress venait également ponctuer le jeu, à l'image de la toute dernière mission, dans la toute dernière salle. Si mes souvenirs sont corrects, c'était un des moments où nous n'avons eu pas trop de mal à nous en échapper. Cependant, ce fut pour moi un des instants les plus stressants du jeu. Tout simplement parce que la salle était sens dessus-dessous. Les tirs fusaient de partout, les ennemis étaient légions. Au moment où nous avions compris ce qu'il fallait faire et que nous nous organisions un tant soit peu, les chimères arrivaient inlassablement par dizaines. Les balles sortaient à toutes vitesse de nos armes, la jauge de vie diminuait à vue d'oeil. Les munitions se faisaient rares, l'intensité du combat ne faisait que décupler. Alors que tout semblait perdu, alors que nous croyions périr encore une fois et devoir recommencer ce combat acharné, une explosion survient. Les chimères disparaissent, annihilées. Une vague de soulagement nous traverse : nous avions fini le jeu. 

Mon ressenti après avoir fini une première fois Resistance 3 tenait en deux mot : sympathique mais...
Sympathique grâce à son mode coopération, à ses armes recherchées et jouissives et à ses missions aussi variées que difficiles (à deux joueurs il y a deux fois plus d'ennemis qu'en solo). Le "mais..." signifie que malgré tout, j'attendais plus de ce jeu. Et surtout, j'étais dégoûté du fait qu'il possède un code à usage unique pour le mode multijoueur. Mais bon, on ne peut pas tout avoir non plus dans la vie et au final, Resistance 3 m'avait laissé un bon, voire très bon souvenir. Hélas, je ne peux pas en dire autant vis à vis de mon second avis qui date de la semaine dernière.

    
En coopération, l'imposante chimère de droite semble avoir une nette préférence pour celui qui a le moins de vie. Normal.

...tout seul ça l'est moins

C'est donc avec ces souvenirs positifs en tête que j'ai recommencé six mois plus  tard (soit il y a deux semaines environ) Resistance 3. Au début, pas de problème, le plaisir de renouer avec ces tendres et amicales chimères est au rendez-vous. Seulement, les premiers signes d'ennui et de monotonie sont apparus vers le milieu du jeu. Les moments où mon frère et moi avions peiné à nous débarrasser de nos ennemis avaient perdu toute leur saveur de par la totale absence de défi ou de challenge. Il n'y a pas de place pour une quelconque stratégie montée à la va-vite ou pour une entraide quand vous jouez en mode solo à la campagne de Resistance 3. Vous êtes seul, et pourtant, il ne vous suffit qu'à foncer dans le tas, à tirer balle après balle sans relâche jusqu'à que tous les ennemis soient à terre. 
Amusant au début. Lassant à la fin.


Au final, c'est toujours le même refrain. Même les armes aussi nombreuses que recherchées sont ineficaces face à l'ennui qui gagne inlassablement du terrain, mission après mission, combat après combat, balle après balle. Toutefois, je le concède, j'espérais secrètement qu'à la toute dernière mission (évoquée plus haut) une vague de sensations me submerge et nettoie la rive de mon ennui pour laisser place à celle du plaisir. Mais que nenni. Je l'ai traversé sans presque aucune difficulté. Rien de ce que je n'avais ressenti six mois auparavant n'était présent mis à part le soulagement. Seulement, ce dernier est ici à connotation plutôt négative étant donné qu'il exprime mon contentement d'avoir enfin fini ce jeu répétitif et moyennement intéréssant. 

    
Deux bons, voire très bons, moments de la campagne. Comme quoi, même en jouant tout seul, tout n'est pas ennuyeux !

Conclusion

En fin de compte, je conserverai deux visions de Resistance 3 : la première, franchement plaisante et mémorable grâce à un mode coopération aussi bien pensé que jouissif ; et la seconde, mi-figue mi-raisin en raison de la monotonie qui allait crescendo. En tout cas, à mon humble avis, Resistance 3 est un jeu à faire en coopération. C'est comme cela que l'expérience de jeu peut être poussée à son paroxysme, et pas autrement. 
Ainsi, malgré ses efforts, Resistance 3 est moins bon selon moi que son aîné au niveau du scénario mais aussi au niveau du plaisir que l'on en retire. Cependant, il faut reconnaître que le troisième volet de la saga d'Insomniac Games en met plein la vue avec ses cinématiques soignées et finement orchestrées.
Pour conclure ce premier article sur les jeux vidéo, si l'envie vous prend de jouer un jour à Resistance 3, un conseil : faîtes-le avec quelqu'un, l'expérience de jeu en sera indubitablement meilleure, croyez-moi !


mardi 12 juin 2012

[Film] Prometheus, ou un Ridley Scott en forme

Enfin. Après plusieurs mois d'inactivité en terme d'écriture, je recommence aujourd'hui une nouvelle aventure, qui je l'espère, durera plus longtemps que la précédente. Pour inaugurer ce nouveau blog, voici la critique du film que je suis allé voir au cinéma samedi soir : Prometheus.
Cela faisait un bon bout de temps que j'attendais avec une réelle impatience ce film. A tel point que j'ai visionné la bande annonce une bonne dizaine de fois. Ceci ne faisant qu'accroître mon désir de voir le film, j'ai alors décidé de me (re)faire la saga Alien, dont je n'avais vu que le premier épisode et un bout du deuxième. Prometheus se déroulant dans le même univers, cela me paraissait légitime et logique. C'est ainsi que j'ai visionné la quadrilogie Alien, dont le premier est sans  conteste le meilleur à mes yeux. Lent, renfermé et limite stressant, il est à des années lumières de ses successeurs selon moi. Mais là n'est pas la question. Cette dernière est toute simple et tient en une poignée de mots : Prometheus a-t-il été à la hauteur des mes attentes 'démesurées' ? La réponse vous attend dans les lignes qui suivent.

Synopsis : Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend.

Un scénario ponctué de zones d'ombres

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Ridley Scott aime jouer avec son spectateur. Tout le long du film, la réalisation nous mène à nous poser des questions, dont certaines restent malheureusement sans réponses. Selon moi, ces zones d'ombres, qu'il serait injuste de qualifier de lacunes, seront éclaircies dans une suite, dors et déjà envisagée par Ridley Scott. D'ici là, à chacun son interprétation quant aux moult éléments nouveaux qui parsèment Prometheus et qui nous font réfléchir. Pour ceux qui ont vu le film et qui cherchent quelques explications, je vous invite à aller lire cet article, découvert grâce à mon frère. N'allez le lire que si vous avez vu le film. Autrement, vous serez spoilé sur de nombreux points.

Ridley Scott désirait faire un film doté du même univers qu'Alien, mais où un seul lien tangible serait présent. Ce lien réside ici en la présence des Ingénieurs, les propriétaires du vaisseau spatial visité dans les films Alien, le huitième passager et Aliens, le retour. Ces extra-terrestres seraient ainsi les créateurs de l'Humanité et le but de la mission Prometheus est d'aller à leur rencontre. Seulement, peu après être arrivé sur la supposée planète de ces Ingénieurs, l'équipage du vaisseau va assister à d'étranges phénomènes qui les mettront en danger, eux, mais aussi la Terre toute entière.


Pendant le film, certaines réponses à des questions datant d'Alien, le huitième passager sont apportées. Mais ce qui interpelle par dessus tout, c'est l'ambiance. Cette impression de huis clos, de douce lenteur cassée par moment par des scènes intenses et brusques, tout comme dans le premier Alien. Néanmoins, cette ambiance si particulière est parfois un peu ébranlée par le sentiment qu'il manque quelques scènes, avalées par des ellipses pas forcément souhaitées par le spectateur. En un certain sens, Prometheus est comme un puzzle dont les bords sont déjà assemblés par Ridley Scott. Pour le reste, à nous de jouer, même si toutes les pièces ne nous sont pas encore fournies.

    
A gauche, un Ingénieur (ou space jockey) que l'on aperçoit dans le tout premier Alien. A droite, un space jockey de Prometheus.

Un casting de premier choix

Outre son ambiance, Prometheus se caractérise également par son casting de choix. En effet, sont présents à l'affiche deux des acteurs les plus sollicités depuis ces deux dernières années : Noomi Rapace et Michael Fassbender. Deux acteurs de talent que j'apprécie tout particulièrement et qui ont, encore une fois, fourni une très bonne prestation. 


Comme le dit si bien l'expression "honneur aux dames", commençons par Noomi Rapace. Celle-ci interprète le rôle principal d'Elizabeth Shaw, une archéologue convaincue que les Ingénieurs sont les créateurs de l'Humanité. Détermination, intelligence et vivacité sont les maîtres mots qui définissent sa personnalité. Dotée d'un important instinct de survie, Elizabeth Shaw nous rappelle par moment le lieutenant Ripley dans la quadrilogie Alien de par sa volonté de survivre et sa façon d'affronter le danger. Noomi Rapace est, comme dans Millenium, plus que convaincante, à l'instar de Michael Fassbender qui quant à lui joue le rôle de David, l'androïde de la mission. 
Droit comme un "i", dénué d'émotions, ne pouvant concevoir l'idée du bien ou du mal, David a été créé dans un but bien précis : obéir sans nulle discussion. La froideur légèrement distante et la totale dévotion à l'entreprise Weyland plutôt qu'aux membres de l'équipage sont parfaitement interprétées par l'acteur. David, prêt à tout pour servir les ambitions de son créateur, est capable de mettre l'équipage en danger pour accomplir sa mission. Un trait de caractère partagé avec Ash, l'androïde d'Alien, le huitième passager je trouve. Quoiqu'il en soit, le rôle est interprété avec brio et panache par Michael Fassbender, qui nous montre encore une fois ses qualités d'acteurs. 

    
Elizabeth Shaw (Noomi Rapace), prête à en découdre pour sa survie et David (Michael Fassbender) faisant une découvert pouvant intéresser son créateur.


Attention, spoil
Les lignes qui vont suivre comportent du spoil car je vais désormais parler de ce qui m'a plu et de ce qui m'a déplut. Pour ceux qui n'auraient pas encore vu le film, je vous invite à passer directement à la conclusion.

Etant donné qu'il y a moins de choses qui m'ont déplu que l'inverse, je vais commencer par ce point. Tout d'abord, les quelques 'passages à vide' du film, où l'on a l'impression qu'une ellipse a eu lieu entre deux scènes. Par exemple, le moment où le commandant du Prometheus dit à Shaw que la planète sur laquelle ils se trouvent devait être une base militaire où les Ingénieurs s'adonnaient à l'élaboration d'armes. Comment peut-il en être aussi sûr ? Alors ok, on peut le supposer certes, mais en être convaincu à ce point là, je vois pas comment c'est possible.
Ensuite, comment se fait-il que le géologue et son pote se soient perdus ? Evidemment, il faut toujours deux mecs assez stupides pour s'éloigner du groupe, se perdre, et ensuite mourir lors du premier contact avec l'ennemi. Pour ça, je suis d'accord. Mais ce qui me dérange, c'est que ce soit le géologue qui se perde. Pourquoi lui alors que les sondes ont été envoyé par lui au tout début et à un moment il semble même guider les autres ! Donc quitte à sacrifier deux protagonistes sans grand intérêt, autant le faire logiquement non ?

Passons maintenant aux choses qui m'on plu. Premièrement, la scène d'introduction que je trouve tout bonnement excellente. On y voit la création de l'espèce humaine par un Ingénieur et ce, de manière magistrale. Deuxièmement, les prestations de Noomi Rapace, Michael Fassbender et Charlize Theron m'ont beaucoup plu. Je les ai trouvé convaincants et biens dans leur rôle respectif. Troisièmement, les effets visuels et sonores qui, avouons-le, nous en mettent pleins les yeux. Les deux moments les plus représentatifs sont à mon humble avis la tempête de silices et le moment où David découvre la salle de contrôle du vaisseau extra-terrestre avec la projection de la carte de la galaxie.
Quatrièmement, le moment où Elizabeth Shaw se fait retirer le 'gentil calamar' du ventre. Intense, rapide et crispante, cette scène illustre à merveille l'ambiance dont le film est empreint, à savoir plutôt tranquille mais ponctuée de temps à autres de scènes brusques et puissantes, qui faisait déjà la force à l'époque du tout premier Alien, telle que le passage dans le conduit d'aération (pour ne citer qu'un exemple). Enfin, j'ai également apprécié la fin quand l'alien primal (une femelle ?) sort du ventre de l'Ingénieur. Tout simplement parce qu'il en fallait bien un.

    
Deux moments du film où les intentions des protagonistes sont diamétralement opposées.

Conclusion  

Alors, oui, Prometheus m'a plu. Oui, Prometheus a été à la hauteur des mes attentes que je pourrais qualifier de disproportionnées, voire même d'exagérées. Oui, Prometheus m'a apporté de la satisfaction. Et non, Prometheus ne m'a pas déçu car le résultat est assez proche de ce à quoi je m'attendais. Avec sa réalisation intelligente, son scénario-puzzle où il manque sûrement volontairement certaines pièces, son casting de premier choix, ses effets sonores et visuels, Prometheus peut se targuer d'être un bon, même très bon film de science-fiction. Tout ce que j'espère désormais, c'est que Ridley Scott ne tardera pas trop à nous fournir la suite, car de nombreuses questions restent en suspens et attendent qu'on y réponde.
Je m'adresse maintenant à ceux qui ont vu le film : quelles sont vos impressions ? Quant à ceux qui ne l'ont pas encore vu, j'espère vous avoir donné envie d'aller le visionner !