vendredi 20 septembre 2013

[Test] Rayman Legends : Pas de bras, pleins de lums



Il y a deux ans, Rayman Origins avait soufflé un vent de fraicheur sur le monde des jeux de plates-formes. Redonnant ses lettres d’or à un genre de plus en plus essoufflé, le titre avait ravi bon nombre de fans du héros sans bras ni jambes avec son retour aussi tonitruant qu’azimuté. Aujourd’hui, après divers reports attisant l’attente des joueurs, Rayman revient pour un second round dans un univers encore plus riche, châtié et déluré.

La suite du test sur Gamatomic.




jeudi 15 août 2013

[Séries] House of Cards et Vikings, la plume et l'épée

Grand amateur de séries, j'en ai découvert récemment deux nouvelles, diamétralement opposées et toutes deux de bon aloi. La première, House of Cards, est une série politique se déroulant à Washington D.C dans les coulisses du pouvoir, aussi bien exécutif que léglislatif. La seconde, Vikings, narre l'avènement des premiers raids effectués vers l'ouest par les peuples nordiques à bord de leurs fameux drakkars. S'inspirant de personnages et de situations réels, celle-ci possède un certain angle historique intéressant et qui connaît ses limites pour ne pas basculer dans le documentaire intégral. Pourquoi j'ai apprécié ces séries ? Qu'est-ce qui les rend attractives ? Explications.


Synopsis : Frank Underwood, démocrate membre du congrès et whip (le whip est le membre d'un parti politique élu au parlement dont le rôle est de s'assurer que les membres du parti soient présents lors des votes à la chambre et suivent les consignes données par les chefs du parti) du gouvernement à la chambre des représentants a aidé Garrett Walker à devenir président des Etats-Unis en échange de la promesse d'être nommé Secrétaire d'Etat. Mais, juste avant son investiture, le président se rétracte et n'honore pas son engagement. Furieux, Underwood et sa femme Claire (qui comptait sur la nomination de son mari pour développer son groupe d'activistes environnementaux dans d'autres pays) font un pacte pour faire tomber ceux qui l'ont trahi. Afin de mener à bien sa croisade vengeresse, Underwood cherche des pions. Pour cela, il trouve le député de Pennsylvannie Peter Russo, aisément manipulable grâce à ses égards dans sa vie privée, et la jeune et ambitieuse journaliste Zoe Barnes.

House of Cards est une série prenant le taureau par les cornes, dès le début. Il n'y a qu'à voir la première scène pour s'en rendre compte. Un chien se fait heurter par une voiture non loin de la maison de Frank Underwood. Celui-ci sort et accourt pour porter assistance. S'agenouillant au dessus de l'animal souffrant, il souffle "Tout va bien", essayant de le consoler. Puis, il relève la tête, regarde fixement la caméra et s'adresse aux spectateurs : "Il y a deux types de douleur. Le genre de douleur qui vous rend plus fort, et la douleur inutile, le type de douleur qui ne fait que souffrir. Je n'ai aucune patience pour les choses inutiles." Ceci dit, il brise le cou du chien afin d'abréger sa souffrance. L'art de dresser un portrait et d'annoncer la couleur, en tout juste une minute. A cet instant, nous comprenons d'entrée de jeu au moins deux choses. La première est que Frank Underwood, le personnage principal, magistralement interprété par Kevin Spacey, est un homme calculateur, réfléchi, et dangereux. La seconde est le fait qu'House of Cards brise le quatrième mur. Lorsqu'Underwood s'adresse à nous directement, en fixant la caméra, en nous fixant nous, il nous implique, nous entraîne dans son monde et partage avec nous ses pensées, sa façon d'être et ses réflexions les plus intimes sans détours. 

Portée par un casting d'exception (Kevin SpaceyRobin Wright et Kate Mara pour ce citer qu'eux), House of Cards met donc en scène diverses manipulations politiques aux atours de jeux de mots et d'influences. Frank Underwood atteint ses cibles par le biais d'un large répertoire d'action, allant des paroles détournées à l'amitié par intérêt, tout en manipulant ses pions ou en révélant des informations compromettantes sur ses adversaires. Honnêtement, j'ai trouvé cela passionnant. Notamment grâce à un Kevin Spacey jouant remarquablement le rôle de l'homme politique arrogant, excellent orateur, détestable, élitiste, n'hésitant pas à mentir et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour arriver à ses fins. Un vrai connard quoi. Mais attention, étant donné que rien n'est jamais tout blanc tout noir, il est honnête avec nous, spectateurs. En brisant ainsi le quatrième mur, en s'adressant souvent à nous de manière si directe et franche, le personnage gagne notre sympathie, tout en conservant notre désapprobation quant à certains de ses actes. Un anti-héros parfaitement nuancé et équilibré. Menteur aux autres protagonistes, honnête avec nous. L'abaissement du quatrième mur a été extrêmement bien approfondi et recherché, aboutissant ainsi à une certaine complicité entre le spectateur et Underwood. Complicité qui, par son existence, nous fait éprouver de l'empathie et nous pousse à espérer qu'il arrivera à ses fins, et ce quels que soient les moyens, aussi détestables peuvent-ils être. Telle est la force de la série. Sa clef de voûte.
J'ai adoré cette série mêlant pouvoir, amitié, trahison, politique, influence...mais avant tout des êtres humains avec leurs relations, chacun poursuivant un but bien précis. Rythmée, originale (bien qu'il s'agisse d'un remake d'une ancienne série britannique que je n'ai pas vu), brillante dans la mise en scène et le rapport avec le protagoniste principal, elle nous fait vivre différentes émotions et nous captive jusqu'à la fin.
   
Le rôle semble avoir été fait pour Kevin Spacey seulement, et personne d'autres, tant il est convaincant dans sa performance. 
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Synopsis : Scandinavie, à la fin du VIIIème siècle. Ragnar Lothbrok, un jeune guerrier viking, est avide d'aventures et de nouvelles conquêtes. Lassé des pillages sur les terres de l'Est, il se met en tête d'explorer l'Ouest par la mer. Malgré la réprobation de son chef, Haraldson, il se fie aux signes et à la volonté des dieux en construisant une nouvelle génération de vaisseaux, plus légers et plus rapides.

Vikings. Avant même de regarder le premier épisode, on peut se faire une idée de ce que l'on pourrait y trouver : des drakkars, des haches, des pillages, des casques à cornes et des barbes. Beaucoup de barbes même. Et pourtant, très vite, ces clichés et préjugés exagérés sont nuancés. Certes, il y a de tout cela, mais ce n'est pas pour autant que les Vikings sont un peuple de barbares dénués de peur, avides de combats comme c'est suggéré dans de nombreux livres et films. 

La série, même si elle s'accorde beaucoup de libertés, possède une dimension historique à ne pas négliger étant donné que les personnages principaux ont réellement existés. Vikings narre la découverte et la conquête de l'ouest par les guerriers Scandinaves avec comme pionnier Ragnar Lothbrok, un simple fermier ambitieux attiré par les rumeurs de richesses et de nouveaux peuples. La série, loin de basculer dans le documentaire historique pur et dur ne montre pas la vie de Ragnar telle qu'elle était précisément (si vous voulez jeter un coup d'oeil sur biographie approximative, c'est ici ou ) mais s'attache à décrire de nombreux évènements propres au quotidien des Vikings et met en scène des situations auxquelles Ragnar Lothbrok a sûrement participé.

Avec Vikings, c'est ainsi l'occasion d'en apprendre plus sur ce peuple expansionniste qui, à l'évocation de son nom, nous fait automatiquement penser à des mots à connotations négatives tels que "barbares", "brutes" ou encore "pilleurs". Loin des stéréotypes de belligérants païens assoiffés de violence et de destruction, les personnages s'attachent à nous faire découvrir les rites, moeurs et croyances de ce peuple fier, animé par de nombreuses valeurs. Les performances des acteurs sont plus qu'honorables et permettent de nous identifier à eux facilement, notamment Ragnar (heureusement), très bien interprété selon moi par Travis Fimmel. Il est posé, patient, réfléchi et ne surjoue pas, surtout pour les scènes de combat. Autre acteur mémorable : Gustaf Skarsgård, endossant le rôle de Floki, un ami proche de Ragnar à l'attitude gentiment délurée à qui l'on prête une attention particulière dès sa première réplique. 

Vikings est donc une série pour laquelle j'ai très vite éprouvé beaucoup d'intérêt. Vivement la prochaine saison car j'ai hâte de voir jusqu'où Ragnar va aller avec son ambition sans limite, hâte d'en découvrir plus sur ce peuple, et surtout, hâte de revoir le générique de la série, que je trouve tout bonnement excellent (à voir ici).
   
Réfléchis, organisés, efficaces, les Vikings ne sont pas du genre à foncer dans le tas sans sécurité et sans précipitation excessive. Encore un préjugé de balayé.

jeudi 27 juin 2013

[Coups de coeur] Quatre chroniqueurs à découvrir (ou à adorer encore plus si c'est déjà fait)

Enfin les vacances ! Les examens sont passés, il ne reste plus qu'à attendre les résultats, mais quoiqu'il en soit, je suis enfin en vacances, et le moins que je puisse dire c'est que cela fait du bien. Beaucoup même. Je vais donc en profiter pour rédiger tous les articles que j'ai mis en attente pour me concentrer sur les révisions ces dernières semaines. Commençons d'abord aujourd'hui par les chroniqueurs que j'ai découvert il y a quelques mois/semaines et dont j'apprécie énormément le travail. Alors non, il ne s'agit pas de NormanCyprien ou encore d'Hugo tout seul. Evidemment, je les aime bien également, mais bon, ils ne sont plus à présenter, et les quatre dont je vais vous parler les surpassent largement selon moi et méritent d'être connus.
Je tiens à préciser bien sûr qu'il ne s'agit là que de mon avis strictement et purement personnel, et que je vais les citer non pas par ordre de préférence, mais chronologiquement, de celui que j'ai découvert en premier jusqu'au plus récent.


What the cut ?! est une émission présentée par un personnage excentrique, à la coiffure dantesquement sauvage et aux expressions toutes plus What the fuckesques (celle-ci est bien représentative) les unes que les autres, répondant au nom d'Antoine Daniel. Celui-ci cherche, traque et dégote des vidéos sur internet. Seulement voilà, ces vidéos doivent obéir à certains critères pour apparaître dans l'émission. Elles doivent être tout simplement et tout bonnement aberrantes. Etranges. Hallucinantes. En d'autres termes, quand on les voit, on doit se dire "What the fuck !?" (parfois même plusieurs fois). Si What the cut !? n'était qu'une succession de vidéos, certes attrayantes, l'intérêt et l'originalité n'auraient pas leur place pour autant, étant donné que n'importe qui pourrait le faire, et que le concept n'est pas nouveau. C'est là qu'Antoine Daniel se démarque. C'est là qu'il devient inimitable. C'est là que What the cut !? devient incontournable. 
Chaque vidéo est accompagnée des réactions, aussi bien faciales que verbales, et des commentaires d'Antoine Daniel. Et, honnêtement, le résultat est très drôle. L'auteur ne se prend pas trop au sérieux, met dans le bain immédiatement les spectateurs au début de chaque vidéo en les insultant de manière recherchée (certaines décrient peut être ce parti pris, mais cela a le mérite d'annoncer la couleur de ce qui va suivre dès le début et ce n'est pas plus mal je trouve) et réussit à déployer un éventail assez varié et recherché d'expressions. Antoine Daniel trouve toujours le mot, la phrase qui fait rire. Même si une vidéo, aussi what the fuck peut-elle paraître, ne fait pas forcément rire, il trouve le déclic, le levier adéquat. Je l'admets, j'ai souvent eu de véritables fous rires quant à certaines vidéos, mais surtout quant aux commentaires qui suivaient. C'est systématiquement drôle et surprenant.

Si vous voulez passer un bon moment, je vous recommande d'y jeter un oeil ici ou même . Cela vaut le détour, croyez-moi. 
Sérieux.
   
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Le Fossoyeur de films est un personnage tout de noir vêtu, barbu et arborant une pelle. Avec elle, il déterre pour nous des sujets en rapport au monde du cinéma et réalise des chroniques diverses et variées. Outre l'accoutrement original attisant la curiosité, le bonhomme (nommé François Theurel) nous convainc très vite de la qualité de ses vidéos. Fort d'un talent de vulgarisation remarquable, il nous parle de sujets cinématographiques pouvant paraître complexes à des spectateurs lambda, et pourtant, avec pléthores d'exemples, de visualisations, d'explications et de démonstrations  son discours, en plus d'être clair et compréhensible, est captivant et diablement intéressant. Ajoutez à cela un timbre de voix donnant envie d'écouter, un visage donnant envie de regarder, des mimiques amusantes et bien placées (cf. haussement du sourcil droit) et un bon débit de parole et vous obtenez des vidéos enrichissantes, intéressantes, en aucun cas redondantes et bien creusées. D'autant plus que, sous la stèle de la critique et la terre de l'argumentation, les cercueils renfermant les sujets sont percés par autant de pointes d'humour que sont les clous. Le Fossoyeur de films fait donc preuve d'un travail sérieux, complet, de qualité, attestant d'une grande connaissance du monde du septième art et de son fonctionnement, accessible et compréhensible à tous, le tout équilibré par une dose d'humour toujours bien amenée. 

Avec des propos nuancés articulés autour d'une argumentation réfléchie, riche et limpide, Le Fossoyeur de films s'impose, selon moi, comme un chroniqueur montant, et méritant d'être connu. 
Laissant parfois son costume de fossoyeur au placard, François Theurel étend son répertoire à d'autres types de chroniques tels que les Après-séance. Comme leur nom l'indique, l'auteur y fait ici un compte rendu d'un film qu'il vient tout juste de voir. Ses impressions, encore à chaud, son plus personnelles et subjectives mais respectent toujours cette part de nuance et de justesse dans les propos. 
Je vous invite à aller découvrir cette chaîne (qui est d'ailleurs de loin ma favorite) au plus vite ici, et à voir sa chronique que je préfère, traitant de la peur au cinéma ici même. A noter que le bonhomme est également musicien et réalise lui-même ses musiques d'accompagnement. Si ça c'est pas la classe.
Franchement.                                                      
   
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Passons maintenant à Studio Uha! où l'on retrouve François Theurel, Le Fossoyeur de films, avec son compère Mathieu Pradalet. Divisée en deux types de vidéos bien distinctes, cette chaîne est pourtant régie par les mots d'ordre suivant : humour absurde, décalé et souvent crade. D'un côte, il y a les très courtes vidéos intitulées "Wet Short", ne dépassant presque jamais les soixante secondes. Il s'agit de petits sketchs à l'humour absurde essentiellement, comme celui intitulé Le silence est d'or (à voir ici). Mais, de mon point de vue strictement personnel, ce qui fait surtout la force de la chaîne réside dans les vidéos nommées "French Food Porn". Dans cette petite émission culinaire d'une dizaine de minutes, Mathieu Pradalet, surnommé pour l'occasion Jean junior, vêtu comme un chef et arborant une moustache des plus envoûtante nous montre comment réaliser divers plats, tels que des petits bonhommes de pains d'épices, des cupcakes pur chocolat, ou encore un burger au foie gras. Si le résultat donne faim et envie d'essayer les recettes, la réalisation est diamétralement opposée. Sale, en dessous de la ceinture, parfois même noire, la préparation culinaire made in Studio Uha! n'est pas des plus ragoûtante, mais n'en reste pas moins drôle et par dessous tout originale. Sérieusement, une émission culinaire (je ne parle pas d'Un dîner presque parfait et compagnie) où un cuistot vous déballe une recette et l'effectue de la manière la plus sobre et la plus correcte possible, c'est vite pénible non ? Tandis qu'avec Studio Uha!, c'est fun, sympa, dérangé, et accrocheur. Je vous laisser juger par vous même avec le premier épisode de French Food Porn ici. 
A point.
   
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Pour finir cet article, un gros, gros, coup de coeur. Pas aussi gros que pour le Fossoyeur, mais pas loin quand même. Pas loin du tout. Alors voilà, Crossed, c'est une autre chronique dédiée au cinéma. Oui, encore, mais elle tire son épingle du jeu. D'abord, pour le concept. Cette chronique traite certes de films, mais de films adaptés de jeux vidéo, ou tout du moins, en rapport avec l'univers des jeux vidéo. Ensuite, pour la réalisation. C'est réellement très bien écrit, drôle, superbement monté, ça dure une petite dizaine de minutes (on en voudrait plus, mais au final c'est équilibré), les anecdotes sont amusantes et uniques, c'est bien filmé, interprété à merveille, et surtout, c'est intéressant. Chaque semaine, c'est pour moi un plaisir de retrouver Karim Debbache avec tous ses potes à l'humour communicatif. 
Sur ce, j'espère que l'article vous aura intéressé et donné envie de découvrir (si ce n'est pas déjà fait) ces quatre chroniqueurs de qualité que j'affectionne énormément, et je vous laisse avec le lien d'une des vidéos de Karim Debbache qui m'a le plus plu, sa critique de Silent Hill le film, à voir ici, voire , comme vous voulez. 
   

lundi 6 mai 2013

[Lecture] Brave New World, une fabuleuse dystopie

Il y a quelques temps déjà, j'ai étudié en cours d'anglais un extrait du roman d'anticipation Brave New World, en français Le meilleur des Mondes, d'Aldous Huxley. Une vingtaine de lignes auront réussi à titiller ma curiosité, de sorte qu'au final, le soir même, je commandais le livre sur Amazon. N'ayant pu le lire d'une traite mais épisodiquement, je l'ai fini il y a peu. Et je dois vous avouer que c'est un des meilleur roman d'anticipation qu'il m'ait été permis de lire. L'auteur dépeint une dystopie effroyablement fascinante dont la découverte nous laisse secoué, avec une question nous brûlant les lèvres : Comment Huxley a-t-il pu imaginer tout cela en 1931 ? Et surtout, encore plus troublant est le fait de comparer notre société actuelle et celle imaginée par Huxley et de remarquer certaines corrélations. Aujourd'hui, vu le sujet que je trouve passionnant et étant d'humeur inspiré, je vais vous proposer une critique plus détaillé qu'à l'accoutumée.

                  

D'aucuns disent que l'histoire est l'institutrice de la vie. C'est elle qui, par son étude et son apprentissage, nous permet d'éviter de réitérer nos erreurs. Seulement, les habitants de la société décrite dans Brave New World se désintéressent de l'histoire. Un nouvel ordre mondial a été créé, et celui-ci a pour clef de voûte, pour base, pour doctrine le Fordisme. Le Fordisme, méthode de production inventée en 1908 par Henry Ford, repose sur le travaille à la chaîne, avec pour élément essentiel le convoyeur. S'appuyant sur une organisation scientifique du travail, cette façon de produire implique que les ouvriers sont immobiles et répètent la même action à longueur de journée. Inlassablement. Le travail à la chaîne a permit une large augmentation de la productivité. Et qui dit hausse de la productivité, dit hausse de la production, et donc hausse de l'offre, puis de la demande. Le Fordisme - dont un des plus grands symboles réside en la Ford T - favorise donc une consommation de masse. 
Aldous Huxley a alors repris cette idée, mais à la place de produire en masse des voitures, ou un quelconque bien matériel, il a pensé à produire en masse des humains. Des clones humains pour être précis. Huxley dénature l'homme, il l'assimile à un objet que l'on pourrait créer de toutes pièces, modeler et fabriquer selon différents types de standards. Aussi facilement que si nous construisions une machine. Et ce, massivement. En d'autres termes, l'auteur a industrialisé l'humanité. Il l'a mécanisée, avec des hommes et des femmes construisant d'autres hommes et d'autres femmes, perpétuellement, avec une reproduction devenue mécanique plutôt que biologique.

Le Fordisme est ce qui permet la pérennité de l'humanité dans Brave New World.

Brave New World, prenant place en 2540 de notre ère, nous présente une société futuriste se voulant être parfaite. Tout le monde a sa place dans la société, tout le monde sait ce qu'il doit faire ou ne doit pas faire et tout le monde accepte complètement sa vie telle qu'elle est. Pas de révoltes. Pas de tensions. Une harmonie parfaite aux atours d'un engrenage bien huilé. Mais dans un engrenage, tous les rouages ne sont pas de tailles identiques. Et il en va de même avec la société imaginée par Huxley étant donné qu'il existe un système de castes. Les individus, répertoriés en tant qu'Alpha, Beta, Delta, Gamma et Epsilon ne jouissent pas des mêmes droits et ne sont pas destinés aux mêmes existences. Chaque membre des castes (elles-mêmes subdivisées en catégories "Plus" ou "Minus") sont prédestinés à une existence bien précise alors même que leurs embryons défilent sur la chaîne de montage. 
Les Alphas pour commencer sont la caste dominante. Grands, beaux, forts, bien bâtis, extrêmement intelligents et puissants, ils sont conditionnés dès leur plus jeune âge pour effectuer les tâches les plus importantes de la société, tel que diriger les centres de conditionnement ou de clonage. Ensuite, les Betas sont similaires aux Alphas, à ceci près que leurs compétences, physiques comme intellectuelles, sont légèrement en deçà. Par conséquent, ils occupent des places un peu moins hautes, mais partagent les mêmes loisirs et activités que les Alphas. Viennent, ensuite les Gammas, des employés moyennement qualifiés. Ils sont principalement chargés des tâches administratives, et autres postes ne requérant pas de hautes qualifications. Les Deltas, produit en masse (comme les Epsilons) et généralement par pairs de jumeaux, sont juste suffisamment intelligents pour exécuter des travaux manuels nécessitant peu ou pas de compétences particulières. A titre d'exemple, ils sont souvent utilisés en tant que chauffeurs. Enfin, les Epsilons, tout en bas de l'échelle, sont fabriqués de sorte à être nains, difformes, stupides et ne sachant ni lire ni écrire. Ils sont employés pour les tâches les plus contraignantes et les plus difficiles, tel qu'ouvrier dans une fonderie. 

La société décrite dans Brave New World n'est en aucun cas méritocratique. Elle s'appuie sur la naissance, ou plutôt la fabrication des individus.

L'élaboration de chaque individu est régi par différentes règles selon la caste à laquelle il est destiné à appartenir. Par exemple, chaque Alpha, Beta ou Gamma sont uniques. Les embryons ne sont pas doublés et multipliés. Il n'y a pas de jumeaux (voire de triplés ou plus) dans les classes huppées, tandis qu'il n'y a presque que cela chez les Deltas et les Epsilons. A cela s'ajoute le fait que, pour contrôler la future apparence des membres de chaque caste, les ingénieurs chargés de la production d'humains ont à leur disposition différents mécanismes pour bonifier ou au contraire gâter les embryons. A titre d'exemple, ils transfusent de l'alcool dans les tubes des Epsilons pour les rendre difformes et petits, privent d'oxygène pendant un certain temps les Deltas pour amoindrir leurs capacités cognitives, ou bien enrichissent le sang des Alphas et Betas avec diverses vitamines. 
Mais la construction de ces citoyens parfaitement heureux et intégrés socialement se fait également moralement. Durant leur enfance, chaque individu va être soumis à un conditionnement mental se basant sur des leçons quotidiennes et l'hypnopédie, cette dernière désignant le fait d'apprendre en dormant. Chaque classe recevant son propre enseignement, tous sont formés à accepter la société dans laquelle ils évoluent et à ne desirer aucune autre place que la leur. Par conséquent, aucun epsilon ne souhaite occuper la place d'un alpha, et inversement. Le conditionnement débute dès le plus jeune âge, alors même qu'ils ne sont que des bébés. Pour illustrer mes propos, je vais vous détailler une scène du livre qui m'a marqué : celle où de jeunes Bêtas assistent à une séance où des Deltas, encore nourrissons,  découvrent les livres et les fleurs. 

" [La visite continue dans la salle de pouponnière.]
Les infirmières se raidirent au garde-à-vous à l’entrée du D.I.C.
- Installez les livres, dit-il sèchement. En silence, les infirmières obéirent à son commandement. Entre les vases de roses, les livres furent dûment disposés, ouverts d’une façon tentante, chacun sur quelque image gaiement coloriée de bête, de poisson ou d’oiseau.
- A présent, faîtes entrer les enfants. Elles sortirent en hâte de la pièce, et rentrèrent au bout d’une minute ou deux, poussant chacune une espèce de haute serveuse chargée, sur chacun de ses quatre rayons en toile métallique, de bébés de huit mois, tous exactement pareils (un groupe de Bokanovsky, c’était manifeste) et tous (puisqu’ils appartenaient à la caste Delta) vêtus de kaki.
- Posez-les par terre. 
On déchargea les enfants.
- A présent, tournez–les de façon qu’ils puissent voir les fleurs et les livres. 
[Les bébés rampent vers les livres les fleurs et les découvrent en gazouillant.] Le Directeur attendit qu’ils fussent tous joyeusement occupés, puis :
- Observez bien, dit-il. Et levant la main, il donna le signal. L’Infirmière-Chef, qui se tenait à côté d’un tableau de commandes électriques à l’autre bout de la pièce, abaissa un petit levier. Il y eut une explosion violente. Perçante, toujours plus perçante, une sirène siffla. Des sonneries d’alarme retentirent. Les enfants sursautèrent, hurlèrent ; leur visage était distordu de terreur.
- Et maintenant, cria le Directeur (car le bruit était assourdissant), maintenant, nous passons à l’opération qui a pour but de faire pénétrer la leçon bien à fond, au moyen d’une légère secousse électrique. Il agita de nouveau la main, et l’Infirmière–Chef abaissa un second levier. Les cris des enfants changèrent soudain de ton. Il y avait quelque chose de désespéré, de presque dément, dans les hurlements perçants et spasmodiques qu’ils lancèrent alors. Leur petit corps se contractaient et se raidissaient : leurs membres s’agitaient en mouvements saccadés, comme sous le tiraillement de fils invisibles.
- Nous pouvons faire passer le courant dans toute cette bande de plancher, glapit le Directeur en guise d’explication, mais cela suffit, dit-il comme signal à l’infirmière. 
[Les explosions cessent, les bébés se calment peu à peu, puis le Directeur fait de nouveau installer des livres et des fleurs ce qui provoque le hurlement des bébés.]
- Ils grandiront avec ce que les psychologues appelaient une haine « instinctive » des livres et des fleurs. Des réflexes inaltérables. Ils seront à l’abri des livres et de la botanique toute leur vie. Le Directeur se tourna vers les infirmières :
- Remportez-les. 
Toujours hurlant, les bébés en kaki furent chargés sur leurs serveuses et roulés autour de la pièce, laissant derrière eux une odeur de lait aigre et un silence fort bienvenu. " - Extrait du chapitre 2

Quel est le but de cette opération ? Il s'agit tout simplement d'un moyen de manipulation et de contrôle. Un individu haïssant la flore n'aura aucun remord à la détruire pour construire et exploiter. De même qu'un individu haïssant les livres n'essaiera pas de lire, de se documenter, de se cultiver, de réfléchir, de prendre du recul, et de dénoncer les travers de la société. 

L'éducation hypnopédique, un des piliers de la société d'Huxley, repose sur le fait que des centaines et des centaines de phrases, d'idées et d'opinions prises pour des vérités soient répétées des milliers de fois aux enfants pendant leur sommeil, de sorte à ce que leur esprit s'en retrouve formaté, et qu'une fois adulte, ils s'intègrent parfaitement. Parmi ces paroles, on trouve par exemple "Tout le monde appartient à tout le monde" (renforçant l'aspect d'objet qu'ont les individus) ; "La monogamie est interdite" (s'alignant avec l'idée précédente que chacun dispose de chacun) ; "La science est tout" (bien que la plupart n'a aucune connaissance par rapport à la science, ils la vantent, la louent et l'adulent avec une foi aveugle) ; "Tout le monde travaille pour tout le monde. Même les Epsilons sont utiles. Sans eux, nous ne pourrions rien faire" (à un moment du livre, il est expliqué que l'expérience d'une société composée uniquement d'Alphas a été menée quelques siècles plus tôt. Très vite, des tensions sont apparues, se mutant très vite en guerre civile. Les trois quarts des individus concernés sont morts, tandis que les autres ont voulu réintégrer la société avec castes) ; "Ne réparez pas les choses. Jetez-les et rachetez en" (une idée reflétant la consommation de masse) ; ou encore "Pour éviter le malheur : prenez un gramme de Soma !".

Attardons-nous un petit peu sur ce Soma. Qu'est-ce que c'est ? A quoi sert-il ? Quelles sont ses fonctions ? Le Soma est la drogue officielle et légale accessible à tous les membres de la société. Pour les individus, c'est le meilleur moyen d'être heureux. Sa consommation produit un sentiment de bien-être incommensurable et plonge son utilisateur dans un long sommeil. Quand un individu est malheureux, se sent mal, ou veut tout simplement ressentir l'extase, il prend du Soma. Un gramme pour soigner le mal-être, une tablette entière pour des "vacances" de plusieurs jours. 
Mais le Soma est avant tout un moyen efficace de contrôler l'espérance de vie. Chaque utilisation, selon la dose, retire quelques minutes, quelques mois ou bien quelques années de vie. De sorte qu'il n'existe pas de personnes âgées, un individu moyen meurt dans la quarantaine, voire la cinquantaine maximum.
Brave New World nous montre donc une société contrôlant l'esprit, l'apparence, le destin et la vie de chacun des ses individus. De la création à la mort. De l'éprouvette au tombeau. Pourquoi ce contrôle omniprésent et omnipotent ? 
Pour le bonheur.
Pour la stabilité.
Pour la civilisation.

Evidemment, l'oeuvre n'est pas une succession de descriptions de lieux et du fonctionnement de cette société "parfaite". Une poignée de protagonistes nous font explorer et nous aident à appréhender ce monde dont certains mécanismes sont identiques au notre. Parmi eux se trouvent d'abord Bernard Marx, un Alpha, et Lénina Crowne, une Bêta plus. Si cette dernière est à la fois intelligente et particulièrement belle, Bernard à le mental d'un Alpha mais l'apparence d'un Gamma, faisant de lui un paria. Cette singularité fait qu'il se met à l'écart des autres, évite la consommation de Soma, préférant le malheur, et s'interroge sur cette société si parfaite dans laquelle il évolue en remettant en cause les mœurs, comme la haine de la nature, la polygamie, ou la façon dont les hommes et les femmes sont considérés. A savoir comme de vulgaire objets que l'on peut et que l'on doit posséder comme et quand bon nous semble. Lénina quant à elle est une personne modèle, parfaitement intégrée à la société, aimée et appréciée de tous. L'opposée de Bernard donc. 
Nous faisons également la connaissance d'Helmholtz Watson, maître de conférences au Collège des Ingénieurs en Émotion (Section des Écrits) et meilleur ami de Bernard. Tous deux partagent les mêmes idées, bien qu'Helmholtz ne soit pas un paria. Selon lui, il manque quelque chose à la société. Une figure. Un emblème. Une personne héroïque suscitant l'admiration.

Lors d'un voyage dans une réserve naturelle de l'ancienne civilisation (le nouvel ordre mondial ne s'est pas imposé partout) au Nouveau-Mexique, Bernard et Lénina rencontrent John, un sauvage avec des ascendants venant de la société civilisée. Du fait de cette différence, il est rejeté des sauvages. Tombant sous le charme de Lénina et se liant d'amitié avec Bernard, il souhaite partir avec eux dans le monde civilisé pour pouvoir peut-être enfin trouver sa place.
Une fois à Londres, John devient une source de curiosité exceptionnelle. Tout le monde veut le voir, lui parler et être vu en sa compagnie. Cette reconnaissance sociale efface alors temporairement le statut d'exclu de Bernard, tandis que John, au départ émerveillé par la société civilisée, se rend de plus en plus compte de ses absurdités, de ses non-sens et de son aspect de prison de verre. Ayant un pied dans les deux types de civilisation, il ne parvient pas à s'intégrer dans l'une comme dans l'autre. Désespéré, il finit par s'isoler dans un vieux phare abandonné de Londres.


Contrairement à Bernard, Lénina, ou tout autre individu civilisé, nous pouvons nous identifier à John. Et ce, pour plusieurs raisons.

John est le personnage auquel nous, en tant que lecteur, pouvons nous identifier. Né naturellement et familier de quelques auteurs de l'ancienne civilisation tel que Shakespeare, de la religion ou du malheur (rappelons que toute chose appartenant à l'ancien monde est parfaitement étrangère aux individus civilisés, exceptés certains, les plus haut placés), il est celui qui est le plus humain. Effectivement, la société "parfaite" de Brave New World est aliénante. Elle modifie la condition humaine. La perturbe. L'atrophie. Au nom du progrès, de la science et du bonheur, les instigateurs du nouvel ordre mondial ont prohibé toute source de malheur, de doute et de tensions. C'est ainsi que la religion, la poésie, les maladies, les inégalités, l'insécurité, la liberté de conscience, la monogamie et bien d'autres choses encore ont été bannies. Les individus ne peuvent plus être qu'heureux. Et rien d'autre. Mais ce bonheur continu et omniprésent n'est qu'un artifice. Un simulacre. Car comment savoir ce qu'être heureux si on ignore ce qu'être malheureux ? Les citoyens de cet Etat totalitaire sont persuadés d'être heureux alors qu'en réalité il n'en est rien. Leur conditionnement et leur éducation les poussent à penser qu'ils sont heureux. Ils ne sont pas juges d'eux-mêmes. Ils sont programmés, construits de manière à penser que ce qu'on leur a dit de penser. Ils suivent un schéma précis, calqué et reproduit sans cesse.

Pour illustrer ces propos, prenons un exemple probant : "La science est tout". Cette phrase, tout Alpha, Bêta, Gamma, Delta, et voire même Epsilon l'a entendu lors de son conditionnement. Ils connaissent le mot, les technologies qui y sont affiliées, mais ne savent nullement comment elle fonctionne, même de la manière la plus basique qui soit. Ils ne la comprennent pas, exceptés, comme toujours, les quelques plus hauts placés. 
Cette société pouvant apparaître comme parfaite n'est donc en réalité qu'une vulgaire coquille vide. Cette société dont les citoyens sont prisonniers de leur propre esprit n'est qu'un emballage, s'appuyant plus sur le paraître que sur l'être. 
"Mais je ne veux pas du confort. Je veux Dieu. Je veux de la poésie. Je veux du danger véritable. Je veux la liberté. Je veux de la bonté. Je veux du pêché" - une citation de John le Sauvage qui souligne particulièrement bien les limites de la société "parfaite" de Brave New World.

Bien que l'action prenne place en l'an 2540, de nombreuses idées d'Huxley se sont déjà concrétisées dans nos sociétés occidentales actuelles. A titre d'exemple, la consommation (et la production bien entendu) de masse, la société du paraître avec la chirurgie esthétique (pour ne citer qu'elle) la mondialisation, la négligence de l'éducation, la désinformation, la prédominance des loisirs, la recherche dans le clonage intensifiée, et la liste continue. 
Ce que j'ai trouvé passionnant dans ce livre, c'est, en plus des théories de l'auteur, le personnage de John. Entre deux sociétés, ne pouvant s'intégrer dans l'une comme dans l'autre, il est pourtant le plus humain de tous, individus civilisés et sauvages confondus. Il sait que la condition d'être humain ne peut exister sans malheur, sans vice, sans désir refoulé, sans chagrin, et encore moins sans douleur. 
J'ai donc apprécié ce livre pour ses idées, ses protagonistes, son contexte et la réflexion qu'il nous invite à avoir. Un ouvrage intéressant, intelligent et profond comme je les aime. Il n'est donc pas surprenant qu'il ait traversé les âges et qu'il soit encore très connu de nos jours. Brave New World est un classique du roman d'anticipation que je vous conseille fortement.

vendredi 4 janvier 2013

[Films] Le Hobbit et Brasserie Romantiek, l'un laisse sur sa faim, l'autre non

Tout d'abord, je tiens à vous souhaiter à toutes et à tous une très bonne année 2013 ! Tous mes voeux de bonheur vous accompagnent et j'espère que les fêtes de fin d'année ont été joyeuses et agréables pour chacun de vous. Initialement prévu pour être publié un peu avant Noël, j'ai été malheureusement happé par les fêtes et le travail. Quoiqu'il en soit, si ce billet cinéma ne devait porter au départ que sur Bilbon le Hobbit, j'en profite pour vous parler du film que mon parrain (et cousin) a réalisé et qui est sorti en Belgique il y a un peu plus de deux semaines déjà : Brasserie Romantiek. Deux films diamétralement opposés, deux styles très différents, mais un plaisir équivalent. Action !


Le Hobbit, c'est avant tout une trilogie prenant place avant celle du Seigneur des Anneaux. A cette époque, la menace de Sauron sur la Terre du Milieu n'est pas encore à l'ordre du jour, mais certains signes laissent présager de futurs évènements inquiétants, à l'instar de la faune d'une forêt qui dépérit, ou bien de l'apparition  d'un sombre et mystérieux personnage, surnommé le Nécromancien.
Bilbon Sacquet (l'oncle de Frodon), est un hobbit sans histoire, menant une vie tranquille et paisible, loin de toutes formes de tracas et d'ennuis. Mais un soir, treize nains font irruption chez lui, accompagnés du magicien Gandalf le Gris. Ces derniers convient Bilbon à se joindre à leur quête, qui n'est autre que de récupérer leur royaume, Erebor, tombé aux griffes d'un gigantesque dragon quelques décennies auparavant. Leur voyage vers le Mont Solitaire, long et périlleux, les confrontera à pléthores de dangers et d'êtres malveillants.

La trilogie du Seigneur des Anneaux est selon moi excellente. Certes, si quelques passages sont un peu ennuyeux et que le premier film est en deçà des suivants, l'ensemble est très bien rôdé. Le premier film de la trilogie du Hobbit reprend le même schéma. Tout commence par une visite inattendue, suivie par un départ à l'aventure et quelques péripéties servant à nouer des liens entre les divers protagonistes et à planter le décor. Voilà donc ce qu'est Bilbon le Hobbit : Un voyage inattendu, une introduction. Une introduction à une quête aussi longue que fascinante. Et en bonne introduction que le nouveau film de Peter Jackson est, on découvre les personnages clés de l'histoire, leur but, l'univers dans lequel ils évoluent, et surtout, le ton général. Celui-ci, plutôt sérieux, est néanmoins nuancé par une touche d'humour ça et là, rompant avec la monotonie. Martin Freeman (Bilbon) , incarnant Watson dans la série Sherlock, est plus que convaincant et endosse parfaitement son rôle, tout comme Ian McKellen (Gandalf le Gris), qui n'est plus à présenter, et qui est toujours aussi impressionnant enveloppé de son manteau gris, son baton à la main. Andy Serkis quant à lui est encore meilleur en Gollum qu'il ne l'était précédemment. La farandole de nains les accompagnant n'en est pas moins réussie, bien que Richard Armitage (Thorin, le chef) sur-joue parfois son personnage.
Logiquement, la suite devrait se révéler meilleure et beaucoup plus aboutie après cette introduction pas toujours bien dosée, mais somme toute sympathique à regarder. Rendez-vous en décembre prochain pour voir ce qu'il en sera donc !

Entre une troupe de nain mal élevée et l'elfe distingué Elrond, Bilbon rencontre des personnages hauts en couleurs.
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Changement de registre maintenant avec la comédie réalisée par Joël Vanhoebrouck et sorti dans les salles belges le 19 décembre dernier : Brasserie Romantiek. Etant partis passer le nouvel an en Belgique, nous sommes allés voir en famille ce film dont l'action se déroule le soir de la Saint-Valentin dans un restaurant belge, en VO (flamand) sous-titré français. Laissez-moi donc vous dresser le menu de Brasserie Romantiek, le plus objectivement possible. 

Le soir de la Saint-Valentin, Pascaline (Sara de Roo), secondée par son chef (et frère) Angelo (Axel Daeseleire) s'activent à terminer les derniers préparatifs avant l'arrivée des premiers clients dans leur restaurant étoilé. La carte a beau être peaufinée, les couteaux affûtés  et les tables dressées, rien ne peut empêcher le hasard d’y mettre son grain de sel. Cette soirée qui se devait d’être parfaite va se révéler mouvementée par la visite troublante d'un homme (Koen de Bouw) que Pascaline n'a plus vu depuis une vingtaine d'années. Dans le restaurant, quelques couples et deux-trois personnes solitaires prennent place, chacun ayant une histoire à raconter. En cuisine, on observe un chef débordé, sa fille scotchée à son téléphone, un serveur qui n'a pas sa langue dans sa poche, et un aide de cuisine secrètement amoureux de la fille à tout faire. Le décor est planté, bienvenue dans la Brasserie Romantiek
Brasserie Romantiek est divisé en chapitres, de l'apéritif au dessert. Au fur et à mesure que la soirée se déroule, nous découvrons de plus en plus les personnages. Leur caractère, leur personnalité, leurs bêtes noires, la raison pour laquelle ils sont ici à cet instant présent. Nous apprenons à les connaître et à les apprécier comme à les désapprouver. A l'image du repas mêlant sucré/salé, les dialogues sont tantôt drôles, tantôt sérieux. L'humour, bien que parfois teinté d'amertume, est à la carte, ainsi qu'un côté dramatique nettement plus grave. 

Certes, les protagonistes peuvent apparaître comme étant un peu clichés. Parmi les clients se trouvent une femme trompée suicidaire (Ruth Becquart); un couple où le mari (Filip Peeters) découvre que sa femme (Barbara Sarafian), lasse de leur mariage, a un amant; un éternel timide (Mathijs Scheepers) ayant rencontré une femme sur internet; ou encore un amour passé venu reconquérir Pascaline, en lui proposant de tout quitter le soir même et de s'envoler avec lui pour Buenos Aires. Cette proposition va alors semer la discorde entre Pascaline et son frère Angelo, tous deux étant très proches. Néanmoins, le jeu des acteurs (mention à Mathijs Scheepers, jouant à merveille le timide maladif), la réalisation et les dialogues éclipsent totalement ces soi-disant clichés. Bien ficelée, Brasserie Romantiek est une comédie chorale réalisée aux petits oignons, fine et intelligente qui ne laisse en aucun cas sur sa faim. Développant un éventail de sensations diverses, le film est drôle, amusant, triste, émouvant et nous captive du dressage des tables jusqu'à l'addition. Appétissant.

   

Voilà donc deux films très différents, mais tous deux très plaisants. J'espère que vous avez apprécié ce billet, et promis, la prochaine fois je ne mettrai pas presque deux mois à sortir un nouvel article ! Je vous dis à très vite donc :).

dimanche 28 octobre 2012

[Film] Skyfall, un Bond de géant pour James


Après cinquante ans de bons et loyaux services rendus à sa majesté, James Bond en démord toujours autant. Si l'on aurait pu s'attendre à un essoufflement de la série dans cette 23è mission du plus célèbre agent secret britannique en raison de sa longévité, il n'en est rien. Avec un jeu d'acteur irréprochable, un scénario bien ficelé et un antagoniste exceptionnel, il est évident que l'agent double 0 n'en a pas fini avec le 7ème art. Le réalisateur Sam Mendes donne toutes les armes à Skyfall pour être le meilleur épisode de James Bond de ces dix dernières années, si ce n'est plus. Voyez pourquoi.
Skyfall ne déroge pas à la règle et commence sur les chapeaux de roues, à l'instar de bon nombre de ses prédécesseurs. Bond se trouve à Istanbul sur les traces d'un malfaiteur ayant dérobé un disque dur contenant les noms de tous les agents infiltrés de par le monde. A l'autre bout de l'oreillette, M fait les cent pas dans son bureau londonien  ne cessant de rappeler à Bond l'importance vitale de cette mission. S'en suit alors une course-poursuite rocambolesque comme il se doit, à l'issue de laquelle Bond est laissé pour mort par M. Plusieurs mois ont passé. Alors que 007 profite du fait d'être "mort", M doit répondre de ses actes et assiste, impuissante, à l'explosion de son bureau par un pirate informatique. Ne pouvant pas rester les bras croisés, James souhaite reprendre le service actif. Mais c'est sans compter sur les séquelles aussi bien psychologiques que physiques que lui ont laissé sa dernière mission. Inutile de dire que son sacrifice par M l'a ébranlé. Son enquête le mène jusqu'au responsable du vol du disque dur et de la destruction du MI6 : Raoul Silva, un ex-agent de M et trahit par cette dernière, ne désirant qu'une chose : se venge d'elle.

La force du film, ce qui fait de lui un des meilleurs épisodes de la saga, réside dans l'opposition Bond/Silva. Cet homme n'est autre que l'ombre de James Bond. Il incarne sa plus grande peur. Sa plus terrible hantise. Ex-agent de génie, Silva fut abandonné et vendu par M après une mission où il aurait fait trop de zèle. Ravagé par cette trahison, il ne vit désormais plus qu'en vue d'un seul but : tuer M et annihiler tout ce pour quoi elle a oeuvrée. D'un côté se trouve donc Bond, terrifié à l'idée de perdre son travail et M qu'il considère comme étant sa famille, et d'un autre, Silva, pétri de rancoeur et de ressentiments, détestant et rejetant cette même famille. Cet antagonisme va même plus loin avec 007 qui préfère les bonnes vieilles méthodes, en minimisant les gadgets, tandis que Silva, maîtrisant à la perfection l'informatique et les dernières technologies, accorde plus d'intérêt dans le "clic" d'une touche de clavier que dans celui d'une détente. Au final, chacun est l'inverse de l'autre. Face à face, ils observent en l'un et l'autre leur reflet contraire, dont M est le miroir. 
Cette brillante opposition repose qui plus est sur un jeu d'acteur de même facture. Nous y admirons donc un Daniel Craig n'ayant plus à faire ses preuves, la peau de James Bond lui allant définitivement comme un gant. Le rôle de l'agent laissé tombé par ses pairs, sombrant dans l'alcoolisme et tentant tant bien que mal de reprendre du service malgré les incidences de sa dernière mission sur son état de santé est comme qui dirait taillé pour lui. Cette énième résurrection de James Bond est de loin la meilleure. Face à lui se trouve Javier Bardem. Encore une fois, nous ne pouvons que nous incliner face à sa prestation, magistrale, il faut le reconnaître. Que ce soit en tueur sociopathe froid et brutal (No Country For Old Men) ou en ex-agent secret rongé par la vengeance, l'acteur sait revêtir moult personnalités avec brio et talent. A cela s'ajoute une M confrontée à ses fautes passées et acculée par le gouvernement britannique, une James Bond-girl envoûtante et une réalisation menée d'une main de maître. Tous les éléments pour faire de ce Skyfall un véritable joyau sont alors réunis, ne reste plus qu'à admirer le résultat.

Skyfall marque un certain renouveau pour la série. Une résurrection. Tel un phénix renaissant de ses cendres, James Bond n'en ressort que plus fort et plus accompli que jamais. Cinquante ans, c'est un beau chiffre. Un beau chiffre pour s'améliorer, changer quelques facettes, mais certainement pas pour prendre sa retraite. L'agent double 0, malgré ses déboires, ne s'essouffle en aucun cas et conserve son panache légendaire. C'est donc sans nulle difficulté que Skyfall se hisse sur le podium des meilleurs épisodes de la série. Mission accomplie.

dimanche 30 septembre 2012

[Test] Bouclez une enquête avec panache avec Red Johnson's chronicles : One Against All

Un peu plus d’un an après la première aventure de Red Johnson, les français de Lexis Numérique nous offrent un nouveau Point & Click alliant action et aventure mettant en scène l’audacieux détective privé. Recherché par toutes les âmes mauvaises de la ville en quête de la prime mise sur sa tête, il se voit dans l’obligation de rester incognito pendant un moment. Mais quand une affaire personnelle surgit soudainement, Red Johnson n’a d’autres choix que de reprendre du service.

La suite sur Gamatomic 

Un petit jeu sympathique, avec des énigmes intelligentes et parfois bien prises de tête. Mais ça fait réfléchir, et l'ambiance est unique en son genre, donc les pointes d'agacement sont vite oubliées.

Je reviendrai très vite après cette interruption d'un mois pour un nouvel article :).

jeudi 30 août 2012

[Lecture] Des lectures estivales de qualité

Alors que la rentrée approche à grands pas, il est temps pour moi de faire un bilan de mes lectures estivales, placées pour la plupart sous le signe du thriller. Au début du mois de julllet, je vous parlais de Jean-Christophe Grangé, auteur qui m'avait marqué par sa diversité d'écriture et ses héros décalés de la réalité. Avant de dévorer d'autres ouvrages de cet écrivain talentueux, ma cousine m'a recommandé de lire du Franck Thilliez, aussi spécialisé dans les thrillers. Ont suivi par la suite trois livres de Grangé et mon premier Stephen King. Au total, cinq livres ont ponctué mes vacances d'été. Et certains valent le détour, je peux vous l'assurer.

L'anneau de Moebius - Franck Thilliez
Synopsis : Pour sa première enquête, Victor Marchal aborde son métier de flic par sa face la plus noire : une ex-star du porno torturée, une mise en scène macabre, et une plongée dans le monde interlope des déviants sexuels et des monstres de la nature.Depuis toujours, Stéphane Kismet est, quant à lui, hanté par des images prémonitoires mais cette fois elles obéissent à une indéchiffrable et terrifiante logique. Dans ses rêves, Stéphane possède une arme, il est recherché par la police, une petite fille est morte… Les trajectoires de Victor et Stéphane vont se rejoindre. C'était écrit. L'un n'a encore rien vu, l'autre ignore qu'il sait déjà tout…
Que les choses soient clair dès le départ, L'anneau de Moebius est un thriller aussi glauque qu'intéressant. Si l'intrigue peut paraître un peu tirée par les cheveux pour certains, je la trouve au contraire originale et bien pensée. Les thèmes abordés, à savoir le destin et les maladies congénitales, sont traités avec brio. Le style d'écriture est fluide et riche. Personnellement, je suis rentré très vite dans l'histoire. Les péripéties de Stéphane et l'enquête de Victor nous tiennent en haleine tout au long des quelques 600 pages de l'ouvrage. Même si certains moments souffrent d'une baisse de régime, le rythme est plutôt soutenu et les chapitres s'enchaînent avec facilité, articulés autour d'une trame bien ficelée. 
Les personnalités des deux protagonistes principaux sont quant à elles bien approfondies. Stéphane, hanté par ses visions, mène une vie chaotique. Plusieurs accidents ont marqué sa vie, et ce n'est que maintenant qu'il en comprend la signification, comme s'il se réveillait d"un long sommeil. Victor de son côté, tente tant bien que mal d'allier sa nouvelle vie de flic à son devoir de futur père, non sans mal. Sa vie de couple sur le déclin, il se dévoue pourtant corps et âme à cette enquête car il sent qu'un lien entre Stéphane et lui existe. Un lien intrinsèque. Un bon livre en somme, qui m'a donné envie d'en découvrir d'autres du même écrivain.

Les Rivières pourpres - Jean-Christophe Grangé

Synopsis : Le commissaire parisien Pierre Niémans est envoyé à Guernon, ville des Alpes françaises, suite à un meurtre dont la victime a été placée dans une mise en scène particulièrement macabre. À des centaines de kilomètres de là, le lieutenant Karim Abdouf est envoyé dans un cimetière où une tombe d'enfant a été profanée. Ces deux enquêtes à première vue bien distinctes ne le sont pas.

Derrière ce synopsis vague et imprécis se cache un des meilleurs thrillers qu'il m'ait été permis de lire. L'ambiance est plantée dès les premières pages. Violente. Brutale. Et d'une fugacité extrême. L'action tient en effet en un peu plus de 24 heures à peine. Un laps de temps court, pour une enquête menée à tambour battant, où chaque révélations s'insèrent avec logique tels des rouages jusqu'à former au final un engrenage complexe et bien huilé. Un rythme soutenu, ne souffrant d'aucune baisse de régime, auquel s'ajoute une intrigue originale et bien ficelée. Un cocktail explosif donc, dont l'ingrédient secret n'est autre que les deux personnages principaux. D'un côté, Pierre Niémans. Un vieux de la vieille si je puis dire, aux méthodes musclées et extrêmes, doté d'une capacité hors du commun pour résoudre des affaires macabres. De l'autre, Karim Abdouf. Un beur aux dreadlocks venant des cités, ayant volé des voitures lors de sa jeunesse, et devenu flic pour incarner l'autorité qu'il n'a presque jamais connu étant enfant. A cela s'ajoute un instinct unique qui le pousse à toujours aller jusqu'au bout des choses. A enfoncer chaque jalons. Deux personnalités taillées avec soin par l'auteur, faisant que l'on s'y attache irrémédiablement dès leur présentation. C'est en lisant Les Rivières pourpres que l'on prend réellement conscience de l'énorme talent de Jean-Christophe Grangé. C'est toujours un piège d'ouvrir un de ses livres. On a beau pouvoir s'attendre à tout, on est toujours surpris. Mon Grangé préféré pour l'instant.

Peu après d'avoir fini de le lire, j'ai regardé son adaptation cinématographique. Je vous la déconseille vivement. Ce n'est qu'une succession de raccourcis et de divergences honteux. D'autant plus que le scénario perd de sa profondeur et de son ingéniosité. Toute la force de l'oeuvre passe à la trappe. Enfin, comprendre le film sans avoir lu le livre n'est pas chose aisée. Franchement, c'est une des pires adaptations cinématographiques que j'ai jamais vu.


Le vol des cigognes - Jean-Christophe Grangé

Synopsis : Un ornithologue suisse est trouvé mort d'une crise cardiaque... dans un nid de cigognes. Malgré cette disparition, Louis Antioche, l'étudiant qu'il avait engagé, décide d'assumer seul la mission prévue : suivre la migration des cigognes jusqu'en Afrique, afin le découvrir pourquoi nombre d'entre elles ont disparu durant la saison précédente...
Parmi les Tsiganes de Bulgarie, dans les territoire occupés par Israël, puis en Afrique, Louis court d'énigme en énigme et d'horreur en horreur : observateurs d'oiseaux massacrés, cadavres d'enfants mutilés dans un laboratoire... Les souvenirs confus de son propre passé - ses mains portent des cicatrices de brûlures depuis un mystérieux accident - se mêlent bientôt à l'enquête. Et c'est au coeur de l'Inde, à Calcutta, que surgira l'effroyable vérité...

Premier roman de Jean-Christophe Grangé, Le vol des cigognes est un thriller captivant. Un véritable coup de maître. Néanmoins, rien n'est tout blanc tout noir car pour la première fois que je lis du Grangé, j'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire. A peu près 80 pages, ce qui n'est pas rien. Passé ce cap, on retrouve avec plaisir le style inimitable de l'auteur. Pourtant, ce n'est réellement qu'au milieu du livre (200 pages environ) que les choses deviennent palpitantes. Les découvertes s'enchaînent à un bon rythme et je ne pouvais plus lâcher le bouquin. J'étais entièrement happé par les aventures de Louis Antioche. Comme pour Les Rivières pourpres. Si la première moitié du Vol des Cigognes n'est pas exceptionnelle, la seconde l'est. Et je pèse mes mots. A ce jour, c'est mon deuxième livre préféré de Grangé. 
J'ai d'ailleurs appris aujourd'hui même que Canal+ était en train de l'adapter sous forme d'une mini-série de deux épisodes. Je pense sûrement la visionner, en espérant que ça ne sera pas un fiasco comme pour Les Rivières pourpres.

L'Empire des Loups - Jean-Christophe Grangé

Synopsis : Femme d'un haut fonctionnaire parisien, Anna souffre d'amnésie, d'hallucinations terrifiantes. Une psychiatre lui révèle alors qu'elle a subi une opération de chirurgie esthétique importante. Quand, où, pourquoi, de cela Anna ne se souvient pas...
Dans le Xe arrondissement de Paris, deux policiers sont chargés d'élucider les meurtres particulièrement horribles de trois Turques qui travaillaient dans les ateliers clandestins. L'un est un jeune inspecteur quasi débutant, l'autre un vieux routier du district, arraché à sa retraite.
Au coeur de l'enquête, "les loups gris", une organisation turque d'extrême droite, mêlée à tous les trafics, des tueurs impitoyables. Leur piste va croiser celle d'Anna qui, petit à petit, retrouve son passé dans les lambeaux de sa mémoire.

L'Empire des Loups est le Grangé que j'ai le moins apprécié. Alors certes je suis rentré vite dans l'histoire, mais cette dernière manquait de ce petit quelque chose qui rend chaque Grangé unique et inoubliable. La magie n'a pas opérée ici. Et pourtant, l'enquête des deux policiers est intéréssante, tout comme la quête de vérité d'Anna. Mais rien n'y a fait, les révélations, les rebondissements et la fin m'ont quasiment laissé de marbre. C'est dommage, mais tous les livres que je lis ne peuvent pas être tous bons. Je regarderai à l'occasion l'adaptation cinématographique, par curiosité.

Marche ou Crève - Stephen King


Synopsis : Mieux que le marathon... la Longue Marche. Cent concurrents au départ, un seul à l'arrivée. Pour les autres, une balle dans la tête. Marche ou crève. Telle est la morale de cette compétition... sur laquelle une Amérique obscène et fière de ses combattants mise chaque année deux milliards de dollars. Sur la route, le pire, ce n'est pas la fatigue, la soif, ou même le bruit des half-tracks et l'aboiement des fusils. Le pire c'est cette créature sans tête, sans corps et sans esprit qu'il faut affronter : la foule, qui harangue les concurrents dans un délire paroxystique de plus en plus violent. L'aventure est formidablement inhumaine. Les participants continuent de courir en piétinant des corps morts, continuent de respirer malgré l'odeur des cadavres, continuent de vouloir gagner en dépit de tout. Mais pour quelle victoire ?

C'est cet été, au détour d'une petite ballade, que ma cousine m'a parlé de ce livre. Marche ou Crève. Un titre laissant présager le pire, non ? Intrigué, je n'ai pas tardé à l'acheter. Et je ne l'ai pas regretté. Sitôt ouvert, le récit m'a englobé, imprégné et ne m'a plus lâché jusqu'à la fin. Et encore, même après l'avoir fini j'y pensais. J'y réfléchissais. Marche ou Crève, c'est un roman qui prend au tripes comme peu savent le faire. Marche ou Crève, c'est un roman qui bouleverse et interpelle chaque parcelle de notre esprit. Qui le malmène dans tous les sens sans discontinuer. Marche ou Crève, c'est un roman qui laisse une empreinte marquée au fer rouge dans la mémoire. Le souvenir d'un tel roman survit au temps et reste à jamais gravé dans la tête.

Le livre met en scène une dystopie aussi effroyable que fascinante. Certains moments sont assez durs, et l'auteur n'épargne pas au lecteur les détails crus. D'autres quant à eux donnent à réfléchir. Surtout lorsqu'on lit le livre affalé sur la plage, avec pour seule préoccupation le léger vent envoyant des grains de sables s'insinuer partout dans les affaires. Le rythme quant à lui est soutenu, même s'il arrive à un ou deux moments qu'il fléchisse légèrement. Au fil des pages, on apprend à connaître une bonne partie des participants. Immanquablement, on finit par s'y attacher, par les apprécier, et connaître à l'avance leur funeste sort est une chose troublante. On est triste de les perdre à l'avance. Voilà ce qui fait la force du livre. Voilà sa clef de voûte. Voilà ce qui marque si profondément. Rares sont les livres comme cela. C'était mon premier Stephen King, mais sûrement pas le dernier.

J'espère que ce billet vous a plu et vous a donné envie de découvrir certains des livres dont je vous ai parlé :).